"Entre Belgique et Luxembourg, mon cœur balance, et mon vélo avance"


Ce matin je me lève à 6h30 après une nuit particulière. Les yeux grands ouverts à 3h15, j'en ai profité pour jeter un coup d'œil sur quelques informations en ligne, dont la température extérieure. Malgré les 4°C qu'il faisait dehors je n'ai pas eu froid ce qui confirme l'efficacité de mon duvet. Passé cette petite analyse je me rendors jusqu'à l'aube. Le réveil sonne et j'essaye tant bien que mal de m'habiller dans mon duvet pour ne pas ressentir la fraîcheur matinale. Je pars faire une bonne toilette au robinet d'eau chaude puis prends des forces en mangeant mes super flocons trempés dans mon chocolat chaud. Mode repliage du camp "on" et je termine à 8h20. J'ai juste le temps de m'échauffer et je décolle directement pour la suite des aventures.

Je reprends le chemin en cailloux par lequel je suis arrivé hier et reviens sur la route. La grosse montée de la veille qui m'a tant fait suer se transforme en descente qui me glace les mains. Je sors vite de Tillet puis tourne à l'Est afin de rejoindre l'EV5. D'entrée la piste prend du dénivelé m'obligeant à chauffer les jambes pour la journée. Après de longues routes de campagne en faux plat montant je déboule sur une voie verte au calme de la nature. Son profil régulier me permet de récupérer des montées et je maintiens un rythme correct de pédalage. J'apprécie le vaste paysage des alentours avant de bifurquer plein Sud en-dessous de Bastogne. C'est parti pour l'objectif de la matinée : atteindre Martelange situé à la frontière belgo-luxembourgeoise. Tout d'abord, je parcours une petite route goudronnée puis débarque sur une autre voie verte. Rien à voir avec la précédente étant donné qu'elle passe en plein cœur de la forêt. Le dépaysement est total et je croise quelques marcheurs et VTT qui eux n'ont pas un kilo. Lorsque le chemin n'est pas trop technique j'avance convenablement, sinon, ce n'est pas la même histoire... Certaines portions, remplies de racines et de boue, descendent à pique fort et je roule au ralenti pour subir le moins de chocs possible. D'autres pleines de cailloux montent à la verticale ce qui m'oblige à mouliner au maximum pour les franchir. Finalement, je termine cette éprouvante partie et arrive sur du faux plat descendant. Le reste du parcours est bien fléché et j'allume l'enceinte en filant à plus de 25 km/h. Toutes ces péripéties m'ont fait oublier les conditions climatiques fraîches du jour.

J'atteins Martelange à 11h15 et m'installe immédiatement dans une boulangerie-café. Au chaud, je savoure l'instant devant d'excellentes viennoiseries et un grand cappuccino. J'écris calmement les aventures et prépare la suite de la journée. Seulement 3 des 7 showers contacté à Luxembourg m'ont répondu. J'en appelle 2 supplémentaire et n'obtiens toujours pas de réponse favorable. En revanche Sébastien, qui habite Attert, m'a écrit. Son village, situé en Belgique au Sud de Martelange, n'est pas exactement sur ma route mais je ne dis pas non à une douche chaude et un lit douillet. Ce soir, j'irai donc dormir chez Sébastien. Cependant, il est disponible qu'à partir de 17h et j'ai encore beaucoup de temps devant moi. Aussi je prévois de rouler en douceur jusqu'à Attert et de profiter du paysage. Après ces planifications je mange mes sandwichs puis repars sur l'EV5. Pour la première fois du voyage j'entre au Luxembourg : un nouveau pays à la collection ! La piste est en bon état et le fléchage constant m'aide à progresser sans me perdre. Seul hic, cette dernière est assez vallonnée et je parcours de longues portions en faux plat montant jusqu'à Koetschette. J'entame ensuite de grandes descentes et file à plus de 40 km/h sur les feuilles d'automnes de la belle campagne luxembourgeoise. J'arrive à Rédange à 14h15 quand soudainement, je crève à l'arrière...

Que serait une journée de vélo sans crevaison ? C'est le retour de "Bingo passion réparation" qui avec son surentrainement répare illico presto. Le responsable est, encore et toujours, ce satané fond de jante qui ne tient visiblement pas en place. Il va falloir que je réfléchisse à une manière de le fixer définitivement. En attendant, je le remets comme je peux et remonte sur la machine pour finir mon étape. Cette histoire m'a donné une seule envie : arriver pour me doucher et me reposer. J'ai de la chance car Sébastien m'informe que son papa est rentré et que je peux dès à présent venir à la maison. Sans transition, je file sur la départementale, quitte le Luxembourg pour la Belgique et arrive à bon port. Son papa Gérard m'accueille gentiment et me montre ma chambre. J'installe rapidement les affaires et me repose sur le lit après les 77 km du jour. J'écris un moment puis descends boire un café et manger 2 parts de gâteau avec Gérard. Il commence à me parler des nombreux périples de son fils et j'ai déjà hâte d'en savoir davantage. Je remonte ensuite me doucher et exercer mon rituel qui se montre d'une importance capitale au vu de la distance parcourue dernièrement. Je me pose dans la chambre, publie l'article de la veille et prends l'apéro avec Sébastien autour d'une bonne bière belge. Accompagné de son papa nous dînons de délicieuses linguines avant qu'il me raconte ses voyages à vélo au Canada et en Amérique du Sud. Son récit est passionnant et je m'évade quelques instants en l'écoutant. Je termine la soirée sur le lit en prévoyant les jours à venir. La fatigue tombe et je me couche tôt.

Demain, je prévois de traverser le Luxembourg afin me rapprocher au plus près de ma ville étape : Saarbrücken.