"Amis luxembourgeois, bonjour et... au revoir"


Ce matin je me réveille doucement à 7h30. J'ai passé une agréable nuit et me sens en forme pour la reprise. Je fais ma toilette puis descends petit-déjeuner en emportant les aliments nécessaires afin de confectionner mes sandwichs du midi. Comme j'ai réalisé de grosses étapes dernièrement, je prends un doliprane pour lutter contre les petites douleurs. Le fait de naviguer au "shower" rallonge souvent ma route mais j'ai en contrepartie accès à la sainte douche chaude. Selon mes prévisions d'hier soir, je pense atteindre Saarbrücken dans 2 jours et camper sauvage cette nuit. Sébastien est déjà levé et je bois un bon café en sa compagnie avec 4 tartines de pain bien garnies. Nous discutons un moment avant que je remonte plier les affaires. Je termine vite puis charge le vélo dans la foulée. Le brouillard humide a envahi le secteur et je m'équipe pour la première fois de mon dessous de casque. Je remercie beaucoup Sébastien et décolle pour la nouvelle journée de vélo !

D'entrée, ma paire de chaussettes supplémentaire et mes gants chauds me permettent de lutter efficacement contre le froid. Je sors d'Attert et m'enfonce dans l'épaisse brume matinale. Je reviens ensuite légèrement sur mes pas et quitte définitivement la Belgique pour le Luxembourg. Arrivé à Ell je tourne au Sud-Est et coupe un peu mon tracé en m'engageant dans des vallons à 8 % : pas de repos pour Bingo. Je mouline fort jusqu'à Hovelange puis retombe sur l'EV5. La piste, bien fléchée, continue en forêt où le brouillard ne pénètre pas. Je retrouve une bonne visibilité et avance à un rythme convenable sur un long faux plat montant. Je poursuis ma route au milieu des arbres jusqu'au village de Garnich dans lequel je bifurque plein Est sur Luxembourg. Je progresse alors dans la campagne sur une piste goudronnée plate. Je récupère ainsi quelques forces avant d'arriver en ville. Aux abords de la capitale la signalisation se détériore et j'ai recours à mon fidèle tracé gpx. Ce dernier me conduit au centre sans problème et je prends une pause méritée après 47 premiers km de vélo. Comme hier je savoure de superbes viennoiseries accompagnées d'un grand cappuccino. De ce que je me souviens le plus dur est fait en terme de dénivelé et la suite du parcours vers Saarbrücken s'annonce tranquille. Les rayons du soleil se montrent enfin et j'apprécie mon repas en terrasse.

Pas le temps de visiter et je remonte en selle à 13h pour le reste du tracé. Ce dernier m'emmène tout droit devant une haute balustrade. Impossible d'aller plus loin... je ne comprends pas par où passer. L'application ne bugge pas et m'affirme qu'il faut continuer en face, de l'autre côté de la barrière. J'inspecte rapidement la zone puis déniche un bel ascenseur qui descend dans la partie basse de la ville : c'est astucieux. Je charge immédiatement le vélo à l'intérieur et quitte Luxembourg par une portion en travaux où plusieurs étroites passerelles s'enchaînent. J'arrive ensuite sur une voie verte longeant l'Alzette, sur laquelle un nombre important de marcheurs et cyclistes profitent des agréables conditions météo du jour. Le vent est de sortie et me ralentit considérablement dans ma progression. Je me couche donc plus amplement sur ma machine et tourne à l'Est au niveau d'Hesperange. J'ai maintenant la frontière du pays en ligne de mire et j'avance fort sur les routes départementales peu fréquentées de la région. J'enchaîne plusieurs vallons sans difficultés jusqu'à Ellange où je fais une pause stratégique.

J'analyse calmement la situation. Le tracé fait un détour au Nord par Remich : pas intéressant ; L'application me situe un coin idéal pour camper à côté du château de Malbrouck : intéressant. Sans plus attendre, je remonte en selle et file à travers la campagne en passant par les villages d'Elvange et Wintrange. Je déboule rapidement à Schengen puis ajoute un nouveau pays à mon palmarès en entrant en Allemagne. C'est de courte durée car une fois passé Perl et son épuisante montée je reviens côté français. Mon objectif est proche mais le plus dur des obstacles se dresse sur mon chemin. Pendant 20 longues minutes je pousse de toutes mes forces mon vélo dans une côte à 12 %. Après 85 km dans les jambes je dois encore produire un effort d'une grande intensité : c'est méga physique. Je puise au fond de mes ressources et atteins enfin le haut de la colline. Je redescends vite sur le village de Merschweiller et demande à une gentille dame de l'eau pour me rafraîchir. Je file ensuite au château juste en face et trouve l'emplacement de l'application. Une pause s'impose et je souffle un grand coup : quelle étape ! Calmement, je fais sécher ma tente, réserve une auberge pour Saarbrücken et monte le campement. Le soir je me cuisine un festin car toutes ces bornes m'ont ouvert l'appétit comme jamais. Le classique rituel passe par là et une fois fini je publie l'article de la veille au chaud dans ma maison. La nuit va être bonne, j'en suis certain.

Demain j'atteindrai sans aucun doute Saarbrücken et prendrai un repos divin après cette grosse semaine de vélo :)