"Il était une fois... un jeune homme sur un vélo super chargé, qui filait comme le vent... fin."


Ce matin je commence mon sixième jour de vélo d'affilée. Mes muscles sont encore en forme mais le repos prévu à Royan va quand même me faire du bien. Je me lève à 7h00 après une bonne nuit. Les succulentes pâtes au pesto d'hier m'ont calé et je me suis endormi très vite. Je replie le camp en écoutant du Nujabes et me prépare à partir. Grégoire, qui s'est levé un peu plus tard, a une installation géniale sur son vélo : une petite enceinte JBL est fixée à l'avant et il peut s'ambiancer en roulant. Je prends en photo les vélos et m'en vais en direction de Montalivet les Bains.

Je parcours certainement la piste la plus rectiligne depuis le début du voyage : 20 km de lignes droites se suivent jusqu'à la petite station balnéaire. Je fais bien de rouler tôt car le vent ne souffle pas très fort. Je file ainsi entre 27 et 28 km/h. Ça va super vite et en quarante minutes je boucle la distance et arrive devant l'océan : les surfeurs sont déjà de sortie et essayent de dompter les imposantes vagues que le vent sculpte. Je me pose en terrasse en prenant un grand café et un pain au chocolat. Il ne me reste plus beaucoup de route jusqu'à Royan et je vais rouler tranquillement pour apprécier la fin de l'étape. Je repars de Montalivet au bout d'une heure. Le soleil est haut dans le ciel et m'oblige à mettre un peu de crème solaire.

J'entame ensuite des portions très roulantes où il n'y a pas trop de vent. Je suis à 30 km/h pendant une bonne vingtaine de minutes (pas si tranquille que ça en fait). Le vent siffle dans les rayons et je double les quelques cyclistes qui se baladent, à folle allure. Je prends un plaisir monstre à pousser le vélo plus haut dans les tours : c'est véritablement mon étape la plus rapide. Il faut dire que la piste s'y prête parfaitement. J'arrive rapidement à Soulac sur Mer où je m'installe pour manger. Les bords d'océan sont bien aménagés mais il n'y a pas un seul banc, le long de l'immense plage de sable fin, pour s'asseoir. Je trouve ça un peu dérisoire et m'assieds par terre. J'apprécie quand même mon repas qui recharge mes batteries. Je donne ensuite un bon coup de polish à mon vélo. Il est nécessaire de temps en temps de nettoyer tout le sable et la poussière accumulés en roulant. Le ciel se couvre un peu et je repars pour prendre le bateau qui va m'emmener à Royan.

Je continue sur une piste goudronnée en bon état mais ne prends pas autant de plaisir que ce matin : des grosses bosses sont disséminées un peu partout et font sauter mon vélo tout entier. Le plus dérangeant est que je les vois au dernier moment car l'ombre des arbres les rend difficilement détectables. La piste traverse également à plusieurs reprises une voie de chemin de fer sur laquelle je dois quasiment passer à l'arrêt. Peu importe, je lève le pied et roule au pas. Royan est maintenant à portée de bras. Au bout du chemin se tient le très beau phare de la Pointe de Grave. Je le photographie et achète mon billet pour traverser le bac. Je m'attends alors à embarquer dans un tout petit bateau. Il n'en est rien quand je vois l'énorme ferry qui se tient accosté : je suis impressionné. Tout content, je monte à bord et attache solidement mon vélo sur le pont inférieur. Le bateau lâche les amarres et navigue vers une terre nouvelle. Ca y est, je quitte le département de la Gironde pour débarquer en Charente-Maritime. Du haut du pont supérieur je contemple au loin la côte que je quitte et pense à tous les km parcourus : le voyage prend encore une nouvelle dimension.

L'océan est calme et seuls quelques légers remous font tanguer le bateau. Malgré le ciel voilé, le soleil tape et ses rayons chauffent. Après vingt petites minutes de traversée, je mets pied-à-terre sur Royan. Je file à l'hôtel et monte mes lourds bagages les uns après les autres. J'exulte quand je vois un lit moelleux avec des oreillers : je vais être bien. Je prends une douche des plus bonnes et me pose tranquillement dans ma chambre. Le soir, je vais manger à une bonne adresse un excellent burger au curry : je suis repu. Je reviens dans ma chambre et zappe un moment les différentes chaînes de télévision avant de m'endormir.

Demain c'est ma journée de repos. J'ai retenu la leçon de Tarnos et vais cette fois faire attention à ne pas marcher quinze km :)