"Cette journée est marquée d'un mélange tout particulier entre vélo, découvertes et retrouvailles, qui a le don de me rendre heureux"


Ce matin, j'ai programmé le réveil pour 8h00 mais me lève un peu avant. Je me sens bien reposé et suis prêt pour la nouvelle semaine de vélo. Je fais une petite toilette à l'eau chaude pour me réveiller puis descends petit-déjeuner. Je mange la même chose qu'hier et apprécie mon chocolat chaud. Le temps est couvert ce matin et un épais brouillard recouvre St Malo. Je remonte dans ma chambre et m'attaque à l'empaquetage des affaires. Cette fois, c'est plus facile qu'à Morlaix car je suis moins chargé en provisions et je ferai un ravitaillement stratégique en milieu de semaine. En trente minutes je finis mon affaire et quitte ce mini appartement privatif, dans lequel je me serai une fois de plus bien reposé. Je charge ensuite le vélo et décolle à 9h20 de St Malo.

C'est parti pour une matinée en direction de Vivier sur Mer. Là-bas, je retrouverai une connaissance de Toulouse que je n'ai pas revu depuis maintenant plusieurs mois : j'ai hâte. Je donne les premiers coups de pédale et quitte cette très jolie ville par des routes qui montent légèrement. Je mouline pour chauffer mes cuisses et les mettre dans de bonnes conditions pour la suite de la journée. Après dix minutes, je m'arrête pour faire fonctionner mon enceinte pour la première fois. Maintenant, Nujabes ne m'accompagne plus seulement pour plier le camp mais aussi sur la piste : je suis aux anges. Je remonte au Nord de St Malo et roule en pleine campagne. Le brouillard est plus dense et chargé d'humidité : je ne vois rien car mes lunettes sont recouvertes de fines gouttelettes d'eau. Étonnamment, je n'ai pas froid et trouve qu'il fait même assez lourd. Je continue ma route en me perdant au milieu des champs. Je ne repère pas beaucoup de panneaux d'indication et ai un mauvais pressentiment. Après m'être de nouveau perdu, je constate que la piste est uniquement indiquée tous les 3 km : autant dire que les panneaux ne remplissent pas bien leur fonction. Je fais donc de l'itinérance via mon GPS pour avancer dans la bonne direction. Ce n'est pas ce que je préfère mais la musique m'aide à surmonter ce passage moins agréable et les problèmes d'indication se terminent une fois au bord de mer.

La voie est en ligne droite et je ne peux plus me tromper. Je longe donc la Manche sur une piste plate, chose qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps. Les routes bretonnes m'ont formé musculairement et au moindre coup de pédale j'ai l'impression d'avancer super vite. Un seul hic : la piste est submersible et à plusieurs endroits l'eau a repris ses droits. Sans problème, je pousse mon vélo sur le côté pour ne pas me tremper les pieds. J'apprécie l'air frais de la mer et roule au pas avant d'arriver. À11h30 j'atteins Vivier sur Mer et termine ainsi une courte matinée de 25 km. Je bois un petit café dans le bar-restaurant du village en attendant Rova, mon ami de Toulouse. Il habite à Rennes et fait spécialement le déplacement ce matin en voiture. Je ne l'attends pas longtemps car 20 minute plus tard nous nous retrouvons devant le bar-restaurant. Il n'a pas changé et je suis super content de le revoir. Tout de suite, nous parlons du voyage puis évoquons le jeu de carte en ligne auquel nous jouions. À 12h30, nous nous attablons pour déjeuner et je commande une salade en entrée. Rova opte plutôt pour l'option de la mer composée de couteaux à la provençale. D'appétissantes côtes de porc accompagnées de patates sautées remplissent nos estomacs et nous dégustons cela en buvant un kir breton. Tout au long du repas, nous parlons de nos projets personnels et professionnels, de nos proches et de nos passions. J'aime beaucoup échanger avec lui de tout et de rien et j'apprends pas mal à ses côtés. Je me laisse ensuite tenter par une crème brûlée avec un café pour le dessert tandis que Rova sirote un thé. Nous terminons ainsi ce sympathique repas et nous quittons devant l'auberge. C'est l'estomac plein, mais le cœur léger, que je remonte sur ma machine en direction du Mont St Michel. Ce moment de retrouvaille m'a vraiment fait du bien et j'ai le moral gonflé à bloc.

La piste m'emmène sur un joli chemin de forêt où les feuilles mortes donnent un charme automnal aux alentours. Etant donné que le tracé est tout plat, je roule de nouveau à un bon rythme et suis heureux de pédaler sur mon vélo. Le soleil fait son apparition et vient réchauffer l'atmosphère de ses beaux rayons. Je suis presque au Mont quand j'aperçois devant moi une dame tomber de son vélo : j'ai peur qu'elle se soit fait mal et vais lui porter secours. Heureusement elle n a rien de cassé et m'explique que sa monture électrique est un peu trop lourde. Elle me remercie de m'être arrêté puis nous discutons un instant. Je vais pour repartir lorsqu'elle me propose une chambre pour la nuit dans le gîte qu'elle loue avec son mari. C'est extrêmement gentil de sa part et je réfléchis à sa proposition. Je n'accepte pas de suite et lui réponds que j'envisagerai son offre si je ne trouve rien de bien dans le coin : je sors de deux nuits dans un vrai lit et n'ai pas forcément besoin de confort supplémentaire. En plus, la pluie n'est pas prévu au programme ce soir. Je note quand même son numéro et repars pour le très célèbre Mont St Michel. À la manière de "la terre promise" Sète, ce dernier se profile au loin tel un mirage. Je boucle les 5 km nous séparant et arrive à son pied : sa beauté et sa grandeur sont spectaculaires. J'entame une bonne séance photo avec en prime un peu de lumière du soleil. Ce monument attire près de 1,4 millions de touristes par an et les lieux sont très animés : je ne m'éternise pas.

Vers 16h45 je rebrousse chemin et cherche un coin pour la nuit. Je fais d'abord un tour du village de Beauvoir puis trouve un superbe emplacement le long du Couesnon par lequel je suis arrivé. Tranquillement, je monte le camp et vais me doucher dans l'eau salée. J'écris un moment puis mange un excellent riz au pesto rouge. Comment ne pas finir une journée de vélo sans mon ô grand rituel composé d'étirements et de massages ? Passé cela, je me couche au chaud dans ma tente et m'apprête à bien dormir.

Demain, je roulerai plus à l'Est en direction de St Hilaire du Harcouët. À moi les longues voies vélo de Normandie :)