"Mon premier se déplace en meute, mon second n'est pas très attentif, mon troisième n'indique pas ses changements de direction, mon quatrième roule sans casque, mon tout est uniquement présent entre juillet et août : je suis... le touriste à vélo"


Ce matin je me réveille à 7h45 après une nuit assez bonne. Je fais une petite toilette et commence à ranger mon campement. La pluie s'est arrêtée tôt hier soir et la tente est presque sèche. Malgré cela, le sol reste très humide et la terre colle aux équipements. Je perds donc pas mal de temps à nettoyer la tente et la bâche. Au final je n'y parviens pas parfaitement et me dis que je ferai mieux le soir venu. Il est 10h lorsque je quitte le camping.

Le soleil est de sortie mais les températures sont assez fraîches. J'entame mes premiers mètres sur la quatrième grande voie vélo de mon voyage : la Vélodyssée ! Si tout se passe bien je devrai la suivre jusqu'à Morlaix. Hélas, je n'y suis pas encore et pour l'instant je me rapproche de Cap Breton en progressant sur de longues routes de forêts ombragées. Je me perds une première fois à l'entrée de la ville, puis une seconde dans le centre. Il y a énormément de touristes qui affluent de tous les côtés et il m'est difficile de rouler avec mon vélo chargé ainsi que de repérer les panneaux d'indications. Évidemment, beaucoup d'entre eux ne regardent pas trop où ils vont et d'autres s'arrêtent au milieu de la piste. En plus de ça, le bruit et le mouvement incessant des voitures m'oblige à être très vigilant : je ne passe pas vraiment un bon moment. Pourtant, du peu que j'en vois, la ville à l'air jolie. Je continue donc mon chemin en quête de tranquillité et sors de Cap Breton. Au bout de 28 km ce matin, je trouve finalement un coin idéal pour manger et siester à l'ombre de grands pins.

Je repars avec pour objectif d'atteindre la ville de Léon. Ça me fera une bonne journée de reprise à environ 50 km. Je poursuis ma route sur des lignes droites qui n'en finissent pas. Le paysage n'est pas des plus sensationnel : les forêts de pins se succèdent les unes après les autres avec à leur pieds une multitude de fougères. En plus, j'ai un vent de côté et de face qui ne m'aide pas. Au bout de 45 km je repère un point d'eau et fais une pause. Je rencontre alors Mathilde qui tout comme moi à soif d'aventure. Elle aussi fait le Tour de France mais dans le sens opposé : partie de Nancy, elle est d'abord remontée vers Paris avant de faire un tour de Bretagne, et redescend maintenant la Vélodyssée jusqu'à Bayonne. Nous parlons un long moment et échangeons nos réseaux avant de reprendre nos chemins respectifs. J'arrive enfin à Léon où je bois mon café sur la place de l'église. Sur de la petite musique jazz qui détend l'atmosphère je souffle un bon coup et savoure la fin de l'étape. La suite du programme : dénicher un campement près du grand étang de Léon.

J'entame calmement ma recherche en roulant au pas .Je scrute le moindre coin et passé la zone touristique j'aperçois un étroit chemin de terre longeant l'étang. Je le suis immédiatement et trouve un emplacement top un peu à l'abri des regards. L'air frais me fait du bien et je me pose sur les tables à dispositions pour écrire. Je passe ensuite des coups de téléphone puis mange avant d'effectuer mon classique rituel du soir : étirements et massages. Juste avant de me coucher, j'assiste à un joli couché de soleil sur l'étang que je ne manque pas de photographier avec l'appareil.

Demain, route toujours plus au Nord en direction d'Arcachon.