"Une piste non fléchée, des canaux non aménagés, aujourd'hui je laisse place à mon imagination et roule où bon me semble"


Ce matin je me lève à 7h45. J'ai bien dormi mais me suis réveillé en plein milieu de la nuit : la couette m'a donné chaud et j'ai du enlever une épaisseur pour replonger dans mon sommeil. Comme d'habitude je fais ma toilette, m'attache les cheveux et m'habille. Lorsque je descends François est déjà parti travailler. Il m'a gentiment préparé la table du petit-déjeuner sur laquelle je distingue de bons aliments. Je m'installe calmement et fais le plein d'énergie en buvant un grand bol de chocolat chaud et en mangeant 4 tartines de pain suivies de 4 tranches de quatre-quarts : c'est une fois de plus fameux. Sans transition, je remonte plier mes sacoches puis les dépose sur le palier. Juste avant mon départ je charge le vélo et laisse une longue trace manuscrite sur le livre d'or de la maison : ce shower, dans lequel j'ai trouvé du repos et de la bonne compagnie, était parfait. Je quitte St Omer dans la foulée et enfourche de nouveau ma machine en direction de St Venant.

Les conditions climatiques sont bien meilleures qu'hier et le vent s'est enfin calmé. Une véritable mer de nuages flotte joliment dans le ciel éclairé par la lumière matinale. Je ne manque pas de capturer ce beau paysage avec mon téléphone avant d'arriver à hauteur du canal de Neufossé. Les premières kilomètres de piste sont excellents et j'avance sur un revêtement tantôt goudronné, tantôt en graviers. Un peu plus loin je croise un monsieur promenant son chien qui m'interpelle en affirmant que la suite déboule sur une impasse. Je trouve ça étonnant car mon tracé dit l'inverse et je pars immédiatement vérifier ses dires de mes propres yeux. Effectivement, 500 mètres après je ne peux pas continuer et dois rebrousser chemin. Je coupe alors sur la route le long des champs de cultures pour rejoindre le canal. Manque de pot, cette fois la piste est en cours d'aménagement et de gros tracteurs situés en plein milieu empêchent toute circulation. Je commence à en avoir assez de suivre Neufossé et passe au plan B. J'improvise donc mon propre itinéraire pour le restant de la matinée. Ce dernier débute en coupant au Nord par les villages de Blaringhem, Boëseghem, Thiennes et Haverskerque. Les routes de campagne sur lesquelles je m'engage sont agréables et je suis content de mon coup. Elles sont dépourvues de circulation ce qui fait le plus grand plaisir de mes oreilles.

Juste avant St Venant une vieille connaissance fait son retour : la mini-crevaison. Je me pose à l'écart du passage et répare calmement. Un minuscule bout de verre s'était logé dans le pneu avant. Je l'enlève et recharge le vélo. Cette coquine de crevaison m'aura quand même fait perdre 30 minutes. Ce n'est pas bien grave et j'atteins finalement le village à 12h15. Je me pose au stade de foot pour manger et écrire les aventures. La route jusqu'à Béthune n'est maintenant plus très longue et j'espère ne pas avoir d'autres soucis. Je repars à 13h15 après avoir étudié rapidement le tracé faisant plusieurs détours dans la campagne pas franchement intéressants. Comme ce matin j'improvise et choisis mon chemin au fil du paysage. Les alentours plats me facilitent bien la tâche et je pense que je n'aurai jamais pu faire ce genre d'étape sur la côte bretonne. J'arrive à Robecq par de vastes lignes droites puis bifurque sur un bout de départementale. Je traverse le canal d'Aire à la Bassée pendant que certains nigauds du volant me frôlent à pleine vitesse. C'est frustrant mais je ne peux malheureusement rien faire pour les en empêcher. Je continue donc mon itinéraire en temps réel via des routes moins empruntées, au Sud d'Oblinghem, et entre enfin dans Béthune à 14h. Il est encore tôt et après les 56 km de l'étape d'aujourd'hui j'ai du temps pour me reposer.

Tout d'abord, j'admire le sublime beffroi de la cité construit en briques rouges. Je me relaxe ensuite au pub en buvant un café chaud et en mettant à jour le blog. Le soleil de l'après-midi me réchauffe mais au bout de plusieurs heures en terrasse je commence à prendre froid. J'appelle donc Brigitte, mon shower de ce soir, à 17h, et file chez elle. Sa maison est située à deux pas du centre et j'y suis en un claquement de doigt. Elle m'accueille et me propose de goûter des tartines de pain au beurre et au miel. Quelques minutes plus tard elle me fait visiter les lieux. Ma chambre est au troisième étage et pour une fois j'apprécie les montées-descentes d'escaliers qui me donnent chaud. Je file dans la douche puis enchaîne tranquillement par mon rituel. Comme hier à St Omer, je prends l'apéritif avec mes hôtes. Bertrand, le mari de Brigitte, est rentré du travail et s'est joint à nous. Nous commençons à discuter quand Marion, leur fille, arrive, elle-même suivie de Pierre, son compagnon. Leur 2 petites filles Mathilde et Astride sont à la maison depuis cette après-midi et s'amusent comme des folles. Tous ensemble nous dînons autour d'un très bon repas : betteraves rouges et concombres en entrée ; boudin noir aux pommes, poisson et purée en plat chaud ; multiples fromages avec un côte du Rhône me rappelant mon pays pour le dessert. Je suis repu. Tout au long de la soirée l'ambiance est conviviale et je me sens un peu comme à la maison. Après une petite vaisselle je remonte me laver les dents. Étant donné que j'ai déjà fais mon rituel, je mets le temps qu'il me reste à profit pour prévoir au mieux la suite du voyage. Je me couche ensuite assez tard après cette nouvelle journée de vélo.

Demain, ce n'est certainement pas sur Lens que je ferai cap mais peut être directement sur Lille, en coupant à travers champs. J'ai normalement un bon repos en ligne de mire dans un nouveau shower :)