"J'aime le vélo... et aussi les douches chaudes"


Ce matin je me réveille à 7h45. La nuit a été bonne et je me sens d'attaque pour la reprise de la semaine. Je me lave le visage à l'eau chaude puis vais boire mon traditionnel chocolat chaud. Les tartines me confèrent l'énergie nécessaire pour être en forme et je savoure ce petit-déjeuner. Comme annoncé à la météo, le temps est gris aujourd'hui et je distingue quelques gouttes de pluie contre les grandes baies vitrées du réfectoire. Je reviens dans ma chambre et entame le grand rangement. Zip, clic et clac : vêtements pliés, sacoches fermées et vélo chargé. À 9h30 je quitte l'auberge et mets en marche mon tracé gpx. C'est parti pour l'EuroVélo 5, sixième grande voie cyclable de mon voyage ! Elle constitue le dernier gros tiers de mon périple et une fois au bout ce sera le retour à la maison. Je me sens déjà nostalgique à l'idée d'être à seulement quelques jours de vélo de chez moi.

Revenons-en à nos moutons et à ce début d'EV5. De toutes les voies vélo que j'ai suivies il s'agit de celle comportant le plus de portions provisoires non fléchées. Mon tracé gpx sera donc déterminant afin de correctement m'orienter et ne pas me perdre. Il fait d'entrée un bon travail et m'aide à sortir de Calais, par son canal, sans encombre. J'arrive ensuite sur une voie verte et trouve un premier panneau indiquant "vélo-route des marais". Je mets donc l'application en pause et me laisse guider jusqu'aux abords de Guînes. Une fois là-bas, la signalisation s'arrête et je navigue de nouveau avec mon tracé. Je roule alors au beau milieu des champs de céréales et des nombreuses fermes du secteur via des petites routes de campagnes. Je passe par le village d'Andres avant de continuer sur celui d'Ardres. Ce matin j'ai de la chance car le temps se tient et ne vire pas à la pluie. En revanche, mon copain le vent est de retour et il n'est vraiment pas content. De toutes les rafales que j'ai déjà rencontrées, c'est ici dans le Pas de Calais que j'affronte les plus violentes ! Certaines bourrasques m'obligent même à déchausser tellement elles sont puissantes : quelle force ! Je tiens bon et fuse lorsque je m'oriente au Nord-Est en direction de Nortkerque. Je redescends ensuite au niveau de Recques sur Hem quand une très fine pluie pas bien méchante se met à tomber. Pendant un quinzaine de minutes je quitte mon tracé qui me fait prendre une route en terre et reste sur les petites départementales du secteur. Leur revêtement ferme me confère une meilleure adhérence. Mon objectif est d'atteindre Watten pour me restaurer.

Elle se trouve encore à une vingtaine de bornes, mais une fois là-bas, je n'aurai plus qu'à redescendre en suivant le canal de l'Aa pour parvenir à mon shower de St Omer. Malgré le temps couvert, le soleil se montre quelquefois et éclaire les alentours. Je passe par Bayenghem les Eperlecques en moulinant convenablement puis remonte sur Watten. Je file alors dans une longue descente en dépassant les 30 km/h et arrive au village à 12h30. Le compteur affiche 50 km, résultat d'une belle matinée de reprise. Je fais un petit saut à l'église, prends quelques photos, et me pose au bar pour manger et boire mon café. Je reste un long moment attablé en écrivant les aventures. Une fois bien reposé, je repars à 14h00 en direction de St Omer et longe le canal. Etant donné mon avancée du matin je suis proche de l'arrivée mais les conditions météo se dégradent. La pluie tombe intensément et ma visibilité est considérablement réduite. De plus, j'ai le privilège de rouler sur un chemin de halage pas du tout entretenu, où mauvaises herbes et trous sont les maîtres des lieux. J'avance donc péniblement durant une bonne vingtaine de minutes et mouline fort pour adhérer au sol mou. Juste avant St Omer je quitte cette route peu praticable et termine l'étape sur la départementale. J'entre alors dans la ville le long des eaux du canal et entame une rapide visite sous la pluie. Je me rends devant l'église en restauration, avance jusqu'aux belles ruines St Denis et termine par l'imposante cathédrale. Il m'est assez difficile de pédaler car cette cité est truffée de pavés. Cependant, ces derniers lui octroient un charme certain que je ne manque pas de photographier avec mon téléphone.

Mon shower n'est disponible qu'à partir de 19h et je passe le restant de l'aprèm au sec dans une brasserie. Pour être dans le thème, je déguste une petite St Omer suivie d'un café. Au chaud, j'écris les aventures sur le carnet et publie l'article de la veille. La nuit tombe et je file chez François qui a gentiment accepté de m'héberger. Il m'accueille chaleureusement et on parle immédiatement de vélo. Je sens que c'est un passionné et je suis déjà content de mon séjour. Il me montre ensuite ma chambre à l'étage : elle est spacieuse tout comme le lit sur lequel je vais dormir cette nuit. Je me douche à l'eau bien chaude puis descends prendre l'apéro avec mon hôte. Nous discutons de vélo, voyage et de marche autour d'une bonne bière belge et plusieurs gâteaux apéritif. Nous mangeons juste après l'excellente quiche qu'il a préparé et abordons le sujet de "l'imprévu en voyage". Nous pensons tous les deux qu'il est important de ne pas absolument tout planifier à l'avance afin de garder une certaine flexibilité. Nous terminons cette longue discussion en prenant le dessert. François est une personne sympathique très ouverte d'esprit avec laquelle il est agréable d'échanger. Passé ce bon repas je remonte à l'étage exercer mon saint rituel et écris un moment. Je me couche ensuite sereinement dans un vrai lit.

En terme de confort, la journée de demain devrait être du même acabit car j'ai aussi un shower de prévu à Béthune :)


PS : Mieux vaut tard que jamais ! Après 4 semaines dans mes papiers je publie enfin mon bilan sur l'EuroVélo 1 entre Bayonne et Morlaix. Si vous êtes friand de statistiques et de conclusions je ne peux que vous conseiller de lire ce dernier (disponible au point Morlaix).