"Le Havre, située dans le pays de Caux, est la ville la plus peuplée de Normandie. Elle est connue pour son immense port de commerce traitant pas moins de 72 millions de tonnes de marchandises par ans. Après la seconde guerre mondiale son centre subit de lourds dégâts et les travaux de réagencement d'Auguste Perret lui rendent son charme d'antan "

Pour une fois, ce matin, je me réveille tard à 9h00. J'ai passé une super nuit dans un vrai lit et me sens bien reposé. Je fais ma traditionnelle toilette puis descends petit-déjeuner. Sabine, Étienne et Lola sont tous déjà partis et la maison est silencieuse. J'apprécie le calme et me prépare un café en finissant mes dosettes que j'insère dans un grand bol. J'accompagne ma boisson chaude de bonnes tartines de pain aux noisettes avec du beurre et de la confiture. Par rapport à mes précédents jours de repos, le programme d'aujourd'hui est beaucoup plus tranquille. Je prévois ni réparations, ni l'achat d'affaires chaudes, mais un simple ravitaillement suivi d'un nettoyage du vélo.

Avant cela, je remonte dans ma chambre plier mes vêtements. Ils sont tous secs sauf le jean et deux caleçons que je laisse plus longtemps sur l'étendoir. J'ai ensuite maman au téléphone : nous prévoyons une petite escapade de quelques jours à vélo lors de mon arrivée en Belgique du Sud. Je lui transmets les outils nécessaires pour prévoir les différents hébergements au plus proche de nos points de chute. Je ne peux pas encore m'atteler à ça car j'ai déjà la semaine jusqu'à Calais à planifier. Je termine l'appel et réalise l'inventaire des provisions qu'il me reste. Ces derniers jours, j'ai bien vidé les stocks dans le but de recharger efficacement les sacoches. Je me rends au supermarché à midi et rachète un peu de tout. Cette fois, aucun problème pour empaqueter les vivres car il y a suffisamment de place. Je commence à avoir faim et je mange ma salade vers 14h en regardant une petite vidéo sur YouTube : ça faisait deux mois que je n'avais pas pris le temps de me laisser aller à une telle activité. Il faut dire que mes journées sont toutes bien chargées. Une fois le ventre plein, j'entame le grand nettoyage d'automne.

Je débute par mes sacoches et bidons d'eau avant de m'attaquer au vélo que j'astique de fond en comble : roues, jantes, rayons, cadre, haubans, moyeux, étriers de freins, tout passe sous l'eau de l'éponge. Depuis huit jours, pas mal de terre et de poussière se sont accumulées et ma monture retrouve une fière allure. Je poursuis mes tâches en vérifiant la pression des pneus et en lubrifiant la chaîne. Mon support d'enceinte bouge un peu et je bricole une cale en carton pour le fixer. Une fois le nettoyage terminé, je remonte prendre un encas en faisant mes comptes. Vient ensuite l'activité la plus importante de la journée : la prévision de ma route jusqu'à Calais. Je compte six jours de vélo pour atteindre la ville la plus au Nord de mon voyage. Pendant une trentaine de minutes, je vogue simultanément sur plusieurs onglets de mon téléphone dont Warmshowers, Osmand et le site de la Vélomaritime. Ma tête se remplit de chiffres, distances, jours et dates mais j'ai l'habitude et parviens habilement à planifier les quatre premiers jours. Pour les deux derniers, j'aviserai en fonction de mon avancée sur le terrain. Ceci étant fait, c'est maintenant l'heure pour moi de visiter la ville. À 17h15 je file dans le tram et descends au terminus devant la grande plage Ouest.

L'office du tourisme est encore ouvert et j'y fais un saut pour récupérer ma précieuse carte des voies cyclables de Seine-Maritime. Couplée à mon tracé gpx je ne pourrai pas me perdre et elle me permettra aussi de mieux calculer mes points de chute pour ces trois premiers jours de vélo. Je continue ma visite en passant devant la belle église St Joseph. Son style moderne remarquable m'invite à l'admirer de l'intérieur. La scène qui s'offre alors à moi est de toute beauté : des fleurs de lys tombent en cercle sur l'hôtel central éclairé de mille couleurs différentes par les vitraux. J'immortalise l'instant puis ressors calmement de la maison du seigneur. J'avance ensuite plus au Sud en longeant les quais et passe devant un petit port de plaisance. Les voiliers sont tranquillement amarrés pendant que les gros cargos naviguent au large. Je prends plusieurs photos avant d'atteindre le musée d'art moderne André Malraux. Je n'ai malheureusement pas le temps de le visiter et marche plus loin jusqu'à une vaste étendue d'herbe. Des conteneurs aux multiples couleurs en forme de "U" y sont disposés. Je suppose qu'ils représentent l'aspect portuaire de la ville. Pour finir, je remonte l'avenue centrale et tombe sur la grande scène nationale du "Volcan" dotée d'une architecture originale.

Après ce bon petit tour, je me pause à l'irish pub un long moment en savourant une pinte de bière et une assiette de tapas : enfin une journée digne d'un vrai repos. Je prends mon temps et écris sur le carnet avant de regarder plus en détail la carte des voies vélo du département. Je ressors au bout de deux heures et vais manger un tacos. J'ai le ventre plein à craquer et ça me fait trop plaisir. Je rentre à pied pour digérer et arrive finalement à la maison à 22h : Sabine et Étienne sont à table avec des amis. Je me joins à eux en buvant une infusion et nous discutons ensemble le restant de la soirée. Je les quitte ensuite pour me doucher et "ritualiser". Sereinement, je me couche en étant prêt pour la suite des aventures dès demain.

La journée de reprise sera normalement elle aussi marquée sous le signe de la tranquillité car j'ai un shower pour la nuit à Fécamp :)