"Bienvenue au paradis jaune, où vignes, forêts et collines vous transporteront dans une tout autre dimension"


Ce matin je me réveille à 6h30. Il a plu toute la nuit et les alentours sont encore trempés lorsque je sors me laver le visage. Je reviens vite à l'abri dans ma tente pour petit-déjeuner un "chococcino" mais sans flocons : j'ai épuisé tout mon stock la veille. J'accompagne donc ma boisson de gâteaux et petits pains au chocolat puis replie le campement en musique. Après 87 jours de voyage l'expérience parle d'elle-même et j'exécute rapidement et précisément chaque actions. Comme prévu à la météo, la pluie s'est calmée et je décolle à 8h30 pour la suite des aventures alsaciennes.

Je redescends au village et repique sur l'EV5. Sans plus attendre, je plonge au milieu des nombreux champs de vignes du secteur. Malgré la faible lumière du jour, je suis instantanément émerveillé par l'apparence de la campagne, une fois de plus féerique. J'évolue au cœur d'un véritable paradis jaune ! Je prends volontiers une allure vacancière pour profiter au maximum des alentours. Passé chaque vallons et virages, je découvre et redécouvre les innombrables nuances de couleurs de l'automne. Les détails sont somptueux et j'ai de nouveau l'impression de rouler dans un décor de film. J'enchaîne les petits villages abritant leur multiples caves à vin puis continue mon chemin. C'est certainement l'une des plus belles étapes du voyage ! Ses paysages à couper le souffle me font oublier la météo capricieuse et le parcours assez physique du jour. Je mouline convenablement dans les côtelettes, réchauffe bien mes jambes et arrive vers 11h aux abords de Sélestat. Je poursuis ma route en contrebas jusqu'à Châtenois où je fais halte dans un salon de thé. Tranquillement, je m'installe au chaud en dégustant un grand café avec 2 parts de tarte aux pommes. Après les 35 km de la matinée, je reprends quelques forces pour la suite de la journée. Cette aprèm je prévois d'atteindre Colmar et par la même occasion, mon repos. Pour une fois j'effectuerai une petite semaine de 4 jours de vélo. J'écris calmement le récit des aventures puis mange mon repas. La route jusqu'à Colmar est encore longue et je repars à 12h45.

Juste avant de partir, je fais une rapide vérification de la pression des pneus : l'arrière est ok mais l'avant est légèrement sous-gonflé. Je mets cette information dans un coin de ma tête et reprends l'EV5. En seulement quelques coups de pédale je me retrouve une nouvelle fois perdu au milieu des vignes dorées. Le vent est de sortie et comme toujours, il rend ma progression particulièrement compliquée. À cela s'ajoute une fine bruine qui gèle les alentours. Je mouline fort pour me réchauffer et enchaîne les villages les uns après les autres. Je m'arrête à un croisement et contrôle de nouveau mon pneu avant qui a a encore perdu en pression. Ce que je craignais est sûrement en train de se produire : j'ai du une millième fois crever de l'intérieur de la chambre à air. Je n'ai aucune envie de réparer dans le froid en pleine nature, qui plus est avec mes doigts encore convalescents de Saarbrücken. Il n'y a pas une minute à perdre ! J'enclenche les grandes vitesses et fonce à travers les vignes. Mon objectif est simple : arriver avant que le pneu se dégonfle entièrement. Au bout de 30 minutes d'intenses efforts j'entre dans Colmar, m'arrête dans un parc et souffle un grand coup: c'était juste mais c'est passé. Je réparerai calmement demain auprès d'un magasin de cycle. En attendant, je file me poser dans un Bagel situé sur l'imposante place de l'église du centre-ville.

Mon shower n'est pas disponible avant 18h et j'ai tout mon temps pour écrire et publier les articles du blog. Mon pneu prend aussi ses aises et se vide complètement de son air : j'ai bien fait d'appuyer sur les pédales toute à l'heure. Heureusement que l'hébergement est à deux pas du centre. Les km contre le vent m'ont ouvert l'appétit et je reprends un bagel. Une fois la nuit tombée je me rends au shower en poussant mon vélo. Florian m'accueille chaleureusement dans l'appartement où il vit avec Alix. Je décharge mes bagages puis les range dans la chambre quand Alix rentre du boulot. Ainsi, je leur explique plus en détail le parcours suivi depuis le départ. Je file ensuite dans la douche qui après 4 jours de pédalage me fait un bien fou. J'exécute mon classique rituel puis nous prenons l'apéro avant de passer à table. Au menu ce soir : boudin noir, purée de pomme de terre-céleri et pommes cuites. Avec l'appétit que j'ai ces derniers temps ce repas est du pain bénit et je savoure ces délicieux aliments en buvant un bon vin blanc. Florian est vigneron ici en Alsace et s'y connait bien en la matière. Nous parlons donc des vignes puis dérivons sur les voyages à vélo. La soirée se passe pour le mieux et je suis heureux de partager ce dîner avec eux. Le repas se termine en beauté par un petit génépi, une tisane et une part de gâteau. C'est l'estomac plein que je leur souhaite une agréable nuit et vais me coucher. Avant de dormir je feuillette un moment l'ultime guide de ce long périple. Petit à petit, la fin approche...

Demain c'est repos donc pas de vélo. J'ai quand même prévu plusieurs activités, dont la réparation de ma fameuse roue, avant cette fois :)