"C'est parti pour l'avant dernière semaine de vélo"


Ce matin je me lève à 7h30. La nuit a été bonne et j'ai pu correctement récupérer. Comme toujours, je fais ma toilette et descends petit-déjeuner mon chocolat chaud avec plusieurs tartines. Je remonte ensuite dans la chambre et Tim sors tout juste du lit. Il me pose quelques questions concernant mes réparations de la veille et je lui réponds en rangeant mes affaires. Je termine en 30 minutes puis charge le vélo devant l'auberge. Les conditions météo ne sont pas incroyables et une légère bruine tombe du ciel partiellement voilé. Finalement, je quitte l'établissement et file en centre-ville sur le quai du tram-train. J'attends précisément jusqu'à 9h43 avant de monter dans celui en direction de Sarreguemines. Je reviens ainsi calmement en France et m'épargne 20 km de piste à côté de la Sarre, mais surtout des bruyantes autoroutes remplies de voitures.

J'atteins Sarreguemines à 10h15 et après plus de 2 semaines à l'étranger, je pose le pied sur le sol français : c'est un réel plaisir de retrouver son pays. Je comprends enfin les panneaux d'indication et les conversations. Je marque un temps d'arrêt à la gare en regardant plus attentivement les autres destinations. J'ai la possibilité de me rendre jusqu'à Strasbourg en autocar mais je ne me sens pas de mettre mon vélo en soute avec mes lourds bagages. J'enfourche donc ma machine à 10h30 pour la suite de l'EV5. Je progresse paisiblement le long des paisibles eaux du canal des Houillères de la Sarre. La piste, plate et très bien goudronnée, me permet d'avancer rapidement. Je ne croise pas de cyclistes mais quelques pêcheurs attendant patiemment que de belles prises se pointent. Peu à peu, je retrouve cette proximité avec la nature que j'apprécie particulièrement en suivant les cours d'eau. Les alentours sauvages hébergent de nombreux oiseaux qui s'envolent lors de mon passage sur les berges. Les arbres, aux dégradés des intenses couleurs de l'automne, ne sont pas mal non plus. La fine pluie du matin laisse place au vent et je me couche davantage sur le vélo pour obtenir un meilleur aérodynamisme. Je me stoppe ensuite au village de Rech pour manger et déniche une petite cabane à l'abri du vent et des regards, idéale pour un repos en toute tranquillité.

De la pluie est annoncée en début d'aprèm et je pense vite finir l'étape afin de ne pas être mouillé. Je repars à 12h30 après cette agréable pause et repique sur le canal. Il n'y a pas un chat et j'avance dans le calme le plus total. Les écluses et les arbres aux belles couleurs s'enchaînent le long des eaux dormantes. Je progresse convenablement mais suis tout de même gêné par le vent. Ce dernier souffle sans relâche et m'oblige à constamment changer de pignon pour ne pas trop forcer. Je fais une courte pause, regarde où j'en suis puis capture un beau point de vue sur le canal. Il ne me reste plus beaucoup de route et je remonte directement en selle. À 13h30 j'atteins Mittersheim, ma destination du jour. Je trouve tout de suite un coin top pour camper situé au port de plaisance : il y a de la place, de la tranquillité et même un point d'eau avec des toilettes. C'est parfait et j'écris un instant sur le carnet avant de monter le camp entre 2 averses : la pluie tombe vraiment au compte-gouttes cette aprèm. Calmement, je reste au sec dans la tente et profite de mon temps pour vaquer à diverses activités. Je prévois les 2 prochains jours de vélo puis exerce mon rituel. Ensuite, je cuisine un bon repas : thon, tomate et maïs en entrée ; riz à la tomate et bouillon en plat chaud ; banane, Babybel, brioche et carré de chocolat pour le dessert. Avec tout ça je n'ai plus faim jusqu'à demain matin.

Je file me laver les dents et me dirige vers ma tente pour la fin de la soirée. La faible lumière crépusculaire sublime le ciel nuageux dans une ambiance très apaisante. Je rentre au chaud dans mon duvet et téléphone à mon ami Dylan. Ça fait plaisir de l'entendre de vive voix et nous discutons un grand moment. Je raccroche puis me prépare à passer une bonne nuit de sommeil. Ce retour en France s'est merveilleusement bien déroulé et je pense que celui avec Morphée sera semblable.

Demain, je ferai cap à l'Est sur Saverne et me rapprocherai à grands pas de Strasbourg.