Élément déterminant lors de mon Tour de France, je vous parle ici en détail de la piste (aussi appelée chemin, route ou tracé) et de son influence sur mon voyage. Telle un caméléon, elle prend de multiples facettes et se métamorphose en fonction du paysage. Elle se montre ainsi plus ou moins agréable à traverser. Je vais donc lister les différents types de piste rencontrés au cours du périple et leur attribuer une note de "Plaisir de Conduite" (PDC) sur 10.


- La piste goudronnée lisse : c'est la piste parfaite que tout cyclo rêverait de parcourir. Chaque coups de pédale procure un plaisir intense et aucune perdition de puissance ne se fait ressentir. Du bonheur à l'état pur. PDC =10


- La piste goudronnée détériorée : celle-ci figure dans les pistes qu'on pourrait qualifier d'abordable. Ni incroyable, ni trop mauvaise, elle fait le travail et permet d'avancer convenablement. PDC = 6


- La piste goudronnée bosselée : c'est sans aucun doute la pire des pistes goudronnées. Avec des sacoches à l'avant et à l'arrière, c'est juste un véritable enfer de rouler sur cette dernière. En plus d'user les jambes, elle détériore également les fesses et le morale. À ne surtout pas croiser. PDC = 2


- La piste goudronnée mouillée : il s'agit là d'un type de piste assez rare. On la croise seulement les jours où la météo a décidé de nous faire défaut. Il faut rester prudent en la parcourant et bien gérer sa vitesse pour éviter de glisser. Ce serait presque une piste agréable si l'on n'avait pas les mains et les pieds gelés par le froid. PDC = 7


- La piste en pavé : celle-ci est plutôt rigolote si elle n'est pas trop longue bien sur. On est sans arrêt secoué lorsqu'on la traverse, tel un bateau sur les flots. Le passage du Gois est l'exemple parfait. PDC = 1


- La piste en terre : avec de bon pneus VTT 29 pouces, on n'a pas trop de mal à s'adapter à cette dernière. Elle permet de changer un peu du goudron et on prend plaisir à l'emprunter. PDC = 7,5


- La piste en terre parsemée de racines : piste à ne surtout pas confondre avec sa sœur jumelle (la piste en terre). Les racines nous barrent la route et il faut être extrêmement prudent pour ne pas subir des chocs trop violents. Il faut donc enchaîner les habiles esquives pour limiter les secousses. Inutile de préciser qu'on ne passe pas un bon moment en la traversant. PDC = 2,5


- La piste en terre mouillée : encore une variante de la piste en terre mais également bien différente. Avec l'eau, la terre se transforme souvent en boue et il devient très compliqué d'y rouler. Ce n'est plus les jambes qui travaillent mais les bras pour maintenir le vélo dans l'axe de la voie. La traverser sur un vélo chargé relève donc de l'exploit et une fois de l'autre côté, on se sent galvaniser. PDC = 4


- La piste en gros gravier : en voici une particulièrement compliquée. On peine beaucoup à avancer au milieu des nombreux cailloux. On a l'impression de pédaler dans la semoule et cela nuit beaucoup au plaisir de conduite qu'on peut ressentir. PDC = 3


- La piste en fin gravier (ou fine gravette) : c'est certainement l'une des meilleures avec la "piste goudronnée lisse". Les fins cailloux filent sous nos roues et on prend un pied monstre à avancer. Comme son acolyte goudronnée, on ressent peu de perdition de puissance et on relance l'allure dès qu'on en a l'occasion. PDC = 9


- La piste en sable : voici un autre exemple de piste qui se fait assez rare. On arrive parfois à la croiser et à l'emprunter, mais souvent suite à un malheureux détour. Il ne va pas sans dire qu'elle ne permet absolument pas d'avancer correctement et l'on doit quasi systématiquement mettre pied à terre. PDC = 1,5


- La piste en sable, gravier et terre : on tient ici l'ultime variante qui a tout pour plaire. On la croise la plupart du temps en forêt et on est assez content de l'emprunter. Très souvent, les éléments qui la composent sont répartis de manière uniforme et nos roues accrochent bien au sol. L'aspect mou du sable soulage les fesses et on se croit en plein cyclocross. PDC = 8


- La piste qui n'en est pas une : c'est la comique de première. Elle se glisse parfois au milieu des autres et laisse croire à ses attributs de piste de rêve. Lorsqu'on arrive dessus, notre moral chute drastiquement. En général, elle a souffert des éléments et du passage des hommes. La parcourir est souvent synonyme de mauvais moment. PDC = 0


- La piste fantôme : la deuxième blague du classement. Ici, on a une piste tellement rare qu'elle n'est pas visible dans la réalité. En revanche son tracé, lui, est bien indiqué sur la carte. On se fait alors des idées en pensant rouler sur une piste agréable mais on est constamment déçu lorsqu'on découvre qu'elle est simplement inexistante. PDC = ???


- La piste en ancienne voie de chemin de fer : impossible de ne pas la citer. Contrairement à certains des spécimens rencontrés dans ce classement, elle n'est pas particulièrement éprouvante à parcourir. Elle est même souvent bien entretenue et carrossable, mais une caractéristique vient desservir ses qualités : sa monotonie. Elle s'étale tout le temps sur plusieurs dizaines de km, en faux plat montant/descendant, et la traverser est véritablement ennuyeux. Elle met donc à l'épreuve notre patience et on souffle un grand coup une fois le calvaire terminé. PDC = 6,5


- La piste bretonne : le spécimen ultra rare. En effectuant ce Tour de France, j'ai traversé des régions où la piste ne ressemble à aucune autres. Celle découverte en Bretagne mérite une place dans ce classement. À vrai dire, il s'agit de la piste la plus compliquée du voyage en terme de dénivelé. Elle a la fâcheuse tendance à tout le temps enchaîner, sans la moindre raison, des montées et des descentes entre 5 et 15%. Les rares moments de plat sont un véritable havre de paix au milieu de cet enfer de piste. Plus que des jambes, il faut un moral d'acier pour passer les côtes et ne pas flancher. PDC = 5


- La piste du canal du Midi : la meilleure pour la fin. Maintenant très célèbre, cette piste est citée dans de nombreux récits d'aventuriers et a la particularité d'être en intense harmonie avec la nature. Elle possède les mêmes facultés qu'un caméléon et se transforme au fil des saisons en ne laissant pas la moindre entité vivante la traverser facilement. À ce jour, pas même l'homme n'a réussi à l'apprivoiser. Selon la légende, les plus vaillants d'entre eux la parcourent à vélo. L'histoire n'a pas de fin et on ne sait pas s'ils reviennent indemne de ce lieu chimérique. PDC = hors catégorie


Pour finir, voici ci-dessous un tableau récapitulatif des pistes classées par PDC, de la meilleure note à la plus mauvaise :


https://drive.google.com/file/d/1l3D_ZRiw7b1FjGQ02ikr2PjpF8l16qxM/view?usp=sharing