"Aujourd'hui j'ai failli rouler sur une piste de rêve : plate et droite avec un revêtement lisse. J'ai... comment dire... été légèrement stoppé dans ma progression"


Je me réveille doucement ce matin à 7h30. Je me suis couché tard la veille mais j'ai bien dormi. Je vais d'abord faire une petite toilette puis prends mon encas. Les vêtements que j'ai étendu hier sont pratiquement tout secs : seul un caleçon reste encore humide. Je le laisse sur l'étendoir et replie le campement. Le soleil, déjà haut dans le ciel, me motive pour la journée de vélo. Je pars à 9h30 du camping et file en direction de La Teste de Buch.

Ce matin, ça décoiffe d'entrée : je suis instantanément projeté à 40 km/h en dévalant les ultimes montagnes russes de la dune. Je parcours ensuite de grandes routes où je roule à plus de 25 km/h. Une fois au village, j'entre dans une petite forêt de pins bien ombragée. Je ne le sais pas encore mais je viens déjà de traverser la portion de piste la plus cool de la matinée. Je continue en plein cœur d'une zone urbaine sur une quinzaine de km, où je suis constamment à côté des voitures. Il y a énormément de ronds points dans lesquels des "stop" pour vélo m'obligent à m'arrêter toutes les 3 secondes. Au début c'est supportable, mais au bout du dixième rond point, j'en ai marre. Je veux trouver un petit coin à l'ombre pour me reposer, chose difficile dans un environnement composé uniquement de routes et de béton. Pour couronner le tout, la piste est assez mal indiquée et je perds beaucoup de temps à trouver les panneaux d'indications parfois inexistants : je passe une matinée compliquée. Une fois à Biganos, je tourne plein Nord et entame de longues lignes droites à l'écart du bruit de la route : ouf ! Ça me fait du bien et je m'arrête un moment pour boire un coup. Je profite de capter la 4G pour mettre en ligne les photos de la journée d'hier. Sans transition, je remonte en selle jusqu'au marché du charmant village d'Audenge.

Pied-à-terre, je me faufile entre les nombreux passants avant d'atteindre un coin reculé juste derrière l'église. Ce dernier est idéal pour manger et siester en toute tranquillité. Je dois avouer que cette pause là était nécessaire après le vacarme entendu toute la matinée. Je repars bien reposé en direction d'Arès, village qui sera très certainement mon point d'arrivée pour aujourd'hui. Je poursuis ma route le long d'une piste correctement goudronnée avec un vent qui par moment souffle assez fort. Je roule tranquillement et au vu du profil de l'itinéraire, je pourrais aisément accélérer. Cependant, un problème majeur m'en empêche complètement : il y a littéralement un stop pour vélo tous les 10 mètres. Impossible de pédaler sans s'arrêter juste derrière. J'aimerai bien parler au petit malin qui a planifié la construction de la piste : n'est-il pas plus raisonnable de faire ralentir les voitures ? Par défaut, je roule au pas à une allure vacancière et salue les nombreux cyclistes que je croise cette aprèm. Je passe Andernos les Bains et arrive rapidement à Arès. Il est 15h et je n'ai pas encore vu un seul bout du bassin d'Arcachon. Grâce à mon GPS je repère donc un bar bien situé donnant sur les prés salés d'Arès et de Lège Cap Ferret.

Dès mon arrivée je suis submergé par l'odeur si caractéristique du sel. De mignonnes petites cabanes de pêcheur sont disposées en ligne le long d'une jetée. La marée est basse et laisse entrevoir les fonds sableux et coques des bateaux sur l'immense étendue paisible. Je me pose en terrasse avec une vue imprenable et apprécie ce moment de tranquillité. Le café est excellent et je le savoure en écrivant mon périple. Au bout d'une heure, je repars bien reposé en direction de Lège Cap Ferret. Après un léger détour au supermarché pour me ravitailler en fruits et en barres énergétiques, le temps se couvre un peu. Je continue sur la voie vélo et espère trouver un bon emplacement à l'entrée de la forêt. Malheureusement, le trop plein de végétation me fait rebrousser chemin. Au bout de 20 minutes d'actives recherches, je déniche enfin un super endroit au bord d'un étang où les pêcheurs exercent leur art. Je m'installe et me prépare à passer une agréable soirée. Il pleut légèrement mais je suis à l'abri sous les arbres et peux manger sans problème. J'exerce mon fameux rituel du soir avant de me coucher.

Demain, je ne serai plus qu'à 2 jours de vélo de Royan, où j'espère pouvoir faire ma journée de repos.