"3, 2, 1... partez ! La fusée Bingo prend son élan pour la suite de la Vélomaritime : très grandes vitesses enclenchées"


Tout tranquillement, je me réveille à 6h45 ce matin. Les deux derniers jours de pédalage étaient costauds et j'ai décidé de relâcher un peu la pression jusqu'au Havre. En termes de distance le plus gros est fait et maintenant c'est presque du tout droit pour finir la semaine de vélo. Malgré le vent et la pluie de cette nuit j'ai très bien dormi et me sens d'attaque pour la journée. Je vais dans le box privé que je me suis confectionné au sanitaire dans lequel j'ai laissé mes affaires mouillées. Mes vêtements sont secs et mes batteries chargées : c'est parfait ! J'enchaîne par une bonne toilette à l'eau chaude puis retourne dans ma tente. Au vu de la température du jour le café me fait beaucoup de bien et je n'hésite pas à chaudement m'habiller en enfilant pas moins de quatre couches de vêtements. Je plie les affaires et suis prêt à partir à 9h10.

Mon guide ne m'indiquant pas suite de l'EV4, je dois désormais naviguer avec mon tracé gpx. Je le mets directement en route et constate qu'il indique le chemin dans le mauvais sens, vers Roscoff. Je lance alors un calcul pour l'inverser et pense que ça sera vite fait : 50 minutes plus tard l'opération n'est toujours pas terminée. C'est extrêmement long et je commence à perdre patience. Finalement, le calcul bugge et rien ne fonctionne : c'en est trop ! Je pars à 10h et verrai en route comment ça se passe. Je remarque tout de suite que même si l'application n'est pas en mode navigation, elle suit quand même ma trace comme le ferait un GPS. Je suis sauvé et peux donc sans problème suivre mon tracé de l'EV4 : si seulement j'avais su plus tôt. Ce dernier m'est instantanément d'une grande aide, car comme je m'en doutais, cette partie de la voie est complètement provisoire. Il n'y a donc aucun panneaux d'indication pour m'indiquer le chemin. Point positif : je ne peux pas les rater. Après cette très longue attente je file à travers la campagne. Ce matin, la "Fus-Go" a décollé en plein sur Bayeux ! Grâce au vent que j'ai légèrement de dos, je fonce au milieu des plaines agricoles à plus de 30 km/h. Je sens que j'ai les jambes et n'hésite pas à appuyer sur les pédales.

Je progresse sur des petites routes départementales peu fréquentées où le calme règne. Cependant, je ne prends pas le temps de m'arrêter car ma batterie de téléphone joue contre moi. Le calcul foireux de ce matin m'en a bien fait perdre 50 % et je roule vite tant que j'ai le parcours sous les yeux. Je traverse quelques villages complètement déserts et continue ma route. J'ai de la chance car le soleil est haut dans le ciel et ses rayons me réchauffent. Grâce à mes quatre épaisseurs de vêtements, je contrecarre les plans du vent et dévie du tracé vers 11h15 pour manger au village de Trévières. J'y trouve un super bar dans lequel je bois un café et fais recharger mon portable. Le sympathique patron accepte que je mange à l'une de ses tables et je m'installe à l'intérieur pour être au chaud. Je prends le temps d'écrire les aventures, puis sous un beau soleil, je renfourche mon vélo pour la deuxième partie de la journée. Je remonte ce que j'ai descendu en arrivant en moulinant dans une côte à 8 %. Une fois en haut, je repique sur le tracé qui m'emmène une fois de plus au milieu d'étendues champêtres.

Le téléphone est à 45 % de batterie et ça devrait juste aller pour finir l'étape. Le vent souffle encore très fort et me pousse quand je suis correctement orienté. Je roule donc rapidement et remets le moteur de la fusée en marche. Cette aprèm je ne croise quasiment personne : ça change de la voie vélo classique. Tant que j'avance ça me va et à 14h30 je suis déjà à l'entrée de Bayeux. Je me rends au Mcdo' pour manger un encas et surtout recharger mes batteries. Je reste un long moment en écrivant aux Warmshowers. On m'a enfin répondu positivement pour mon repos au Havre. Après presque deux mois de voyage, il était temps. C'est top car ça m'économisera quelques sous tout en échangeant vélo avec des gens passionnés : je suis trop content. Je repars de ma pause et file au centre de Bayeux pour admirer sa superbe cathédrale datant du XVe siècle : son architecture gothique est remarquable ! J'en fais le tour et prends quelques photos. Je sors ensuite de la ville dans le but de dénicher un emplacement pour la nuit. Pour la première fois du périple je ne tourne pas au hasard sur mon vélo : j'ai téléchargé une application qui repère les coins pour camper. Je me dirige donc à l'un d'entre eux situé à Vaux sur Aure.

Une fois devant, je trouve un bon espace pour la tente un peu abrité du vent. Dommage que la route passe juste derrière mais ça ira pour cette nuit. Je fais sécher les équipements au soleil puis refixe ma guidoline droite qui s'était desserrée. Je monte ensuite le camp, rentre les affaires et prends le temps d'écrire sur le carnet. Le riz à la provençale et le bouillon saveur pot-au-feu rechargent mes batteries et me réchauffent. En dessert, je savoure toujours autant le carré de chocolat : quand même, qu'est ce que c'est bon ! Bien entendu, je m'adonne à mon classique rituel avant de rentrer dans la tente pour le reste de la nuit.

Demain, c'est sur la ville de Ouistreham que je ferai cap. Je devrai enfin longer les plages historiques du débarquement du 6 juin 1944 :)