"Pour la petite anecdote du jour, je n'avais même pas remarqué qu'en arrivant jusqu'à Nantes j'ai franchi la barre des 2000 km. Le temps passe si vite à vélo"


Je me réveille ce matin à 6h50. C'était ma première nuit dans mon nouveau duvet et je dois admettre qu'il est particulièrement confortable. J'avais tout prévu pour affronter le froid mais la météo en a décidé autrement : les températures sont bien remontées et il ne faisait pas moins de 15°C pendant la nuit. Aujourd'hui est un grand jour car je me prépare pour la première fois du voyage un chocolat chaud avec des flocons d'avoine. C'est bon mais la boisson a encore trop le goût d'eau : j'ajusterai le dosage des ingrédients par la suite. Je replie le campement et suis prêt à décoller pour 8h20.

Je fais un petit arrêt dans mes chers sanitaires pour remplir mes gourdes puis leur dis au revoir. C'était un réel plaisir de les avoir sur ma route. Je reprends ensuite le canal et roule en direction de Guenrouet. Il y a un léger air frais mais le ciel est déjà complètement dégagé : il va faire chaud aujourd'hui. Je longe les eaux calmes et observe quelques oiseaux qui font leur chasse matinale. Beaucoup d'arbres bordent les rives et je suis constamment à l'ombre. Cette dernière sera idéale pour rouler dans la chaleur de l'après-midi. J'avance durant 20 km à un bon rythme situé autour de 20 km/h. Je ne croise pas de vélo ce matin, mais pas mal de pêcheurs en quête de poissons frais. Il y a aussi quelques bateaux en balade sur l'eau auxquels je fais un signe amical. J'arrive à Guenrouet au bout d'une heure et file au centre-ville, pour sans surprise, boire mon petit café de la journée. Il est bon et je reste un très long moment attablé dehors, en écrivant mon article de la veille et celui du jour. Le soleil chauffe bien et la crème solaire sera nécessaire pour ne pas cramer dans l'aprèm. Je repars à 11h15 et rejoins les eaux tranquilles du canal.

Je roule à peine quelques minutes quand je suis dépassé par un des bruxellois d'hier. Les autres suivent derrière. Je reste à leurs côtés et discute un longuement avec un monsieur du groupe. Au nombre de 7, ils sont partis en même temps que moi de Nantes et réalisent un périple d'une semaine en Bretagne. Je demande alors au monsieur quelles sont les choses immanquables à faire à Bruxelles. Il me répond que la place centrale, le musée de la BD et une spécialité locale à base de crevettes grises à la tomate sont à découvrir. Je parcours, sans même m'en rendre compte, une dizaine de km en discutant avant qu'ils ne lèvent le pied. Je continue mon chemin un peu plus loin et tombe sur un super endroit pour manger et siester. J'en profite pour écrire les aventures et regarder jusqu'où je roulerai aujourd'hui : je pense que je ne dépasserai pas Peillac. Je repars bien reposé et longe de nouveau le canal.

La piste est en ligne droite avec peu de coins d'ombre. Le vent se montre enfin cette après-midi et souffle de face. Malgré cela, je progresse à bonne allure et retrouve des zones ombragées quelques km plus loin. Je suis impressionné par le temps qu'il fait : moi qui m'attendais à avoir froid. J'ai un peu l'impression de revivre mes premières semaines de vélo sur la ViaRhôna où il faisait très chaud. J'arrive rapidement à Redon et repère un Decathlon sur la rive d'en face. Je passe le pont et m'y rends rapidement : je vérifie s'ils ont mes fonds de jante en stock. Malheureusement toujours pas et je passe mon chemin. Ainsi, je continue ma route avec pour objectif d'atteindre l'île aux Pies juste au-dessus de Redon. J'ai passé la barre des 50 km et si je trouve un lieu top pour camper en chemin, je m'y arrêterai. Quinze minutes plus tard je vois des enfants plonger dans le canal le long d'une petite jetée aménagée : ça me donne envie de faire pareil. Il y a des tables et de la place pour camper juste à côté. C'est décidé, je ferai une aprèm baignade ! Je passe de l'autre côté du canal et installe les affaires calmement.

Il est seulement 15h30 et j'ai tout mon temps pour profiter. Je commence donc par me baigner : l'eau est chaude. Je nage quelques brasses et me savonne avec l'amusement des enfants en bruit de fond. C'est très plaisant et je suis content d'avoir déniché ce coin pour la soirée. J'ai quand même parcouru 57 km aujourd'hui : encore une bonne étape. Je prévois ensuite les prochains jours du voyage et me prépare un bon repas : le riz au pesto me cale pour la nuit. Je ne manque pas d'exercer mon traditionnel rituel du soir et observe le ciel un instant : les dégradés de rose et de violet sont dignes des plus grandes peintures. Dommage que les arbres me cachent la suite du tableau. Je me couche tôt pour être en forme pour la suite.

Demain, c'est sur la cité de Josselin, dans le Morbihan, que je ferai cap sur mon fameux vélo :)