"Après tant d'étapes sans soucis, cette journée est marquée par plusieurs difficultés, un peu comme j'avais pu avoir sur le canal de Garonne il y a maintenant 2 mois de cela"


Ce matin je me lève à 7h45. J'ai une fois de plus bien dormi sur le canapé et suis prêt physiquement et moralement à rattaquer la semaine. Comme toujours, je me lave le visage à l'eau chaude et vais petit-déjeuner. Je bois mon café dans lequel j'ajoute un nuage de lait d'avoine en dégustant des tartines de pain à la confiture et au spéculoos. La suite est classique : je m'habille en cycliste, range mes affaires et charge le vélo. Après une dernière vérification de potentiels oublis je quitte l'appartement. Wouter, qui est rentré de son travail matinal, m'aide à descendre les sacoches au rez-de-chaussée. Je le remercie beaucoup pour ce séjour puis entame l'étape par la traversée de la capitale.

Vu la taille de la ville ce n'est clairement pas une mince affaire et je roule dans le bruit au milieu des voitures, trams, bus, piétons et vélos. Comme si ce n'était pas assez compliqué, la route, parfois en faux plat montant, est souvent revêtue de pavés qui font trembler l'entièreté de ma monture. Au bout de 45 pénibles minutes je sors finalement de ce brouhaha et déboule à l'entrée de la forêt de Soignes. Ouf ! Je suis heureux de me retrouver en plein cœur de la végétation. Le calme et le silence des lieux m'apaisent après ce début sous haute tension. Je m'arrête un court instant pour me reposer puis continue mon chemin sur de la bonne gravette. Depuis mon départ la signalisation de l'EV5 est inexistante et je m'oriente grâce au tracé gpx qui se montre particulièrement efficace au milieu des arbres. La batterie de mon téléphone montre déjà des signes de faiblesse et je branche ma recharge. Je traverse la forêt de long en large en prenant un malin plaisir à rouler vite. Ce n'est pas à la hauteur de celles d'Atlantique, jonchées de pins maritimes, mais la piste est quand même agréable. Je croise quelques vélos, marcheurs et animaux sauvages avant de quitter ce paradis vert pour une zone plus urbaine. Heureusement, rien de comparable à tout à l'heure et j'atteins un joli lac bordé de maisons que je photographie. Je tombe ensuite sur un minuscule sentier en terre lorsque les ennuis commencent...

J'avance doucement en évitant les pierres et les racines puis remarque immédiatement que mon pneu avant perd en pression. J'ai de la chance car il ne se dégonfle pas totalement et je poursuis ma route jusqu'à Wavre. Je me pose dans un parc pour manger et décider de la suite des événements. Au vu du peu d'air perdu le trou dans la chambre doit être fin. Selon mes diagnostics, bien le regonfler suffira pour terminer l'étape. Je ne suis plus très loin de mon shower et ferai la réparation une fois sur place, en plaçant mes renforts et en changeant les fonds de jante. Je prends le pari en repartant à 13h, décidé et motivé. Je coupe un peu mon tracé qui me rallonge et débarque en pleine campagne. Les alentours sont assez jolis, mais cette aprèm, pas le temps de les admirer. C'est une véritable course contre la batterie de mon téléphone, l'air restant dans le pneu et les pavés qui ne m'aident pas à progresser. La piste est pas mal vallonnée, m'obligeant à laisser des forces dans des côtes à 6 %. Plus j'avance et moins je ressens les vibrations dues aux pavés : le défaut d'air de la chambre agit comme une réelle suspension. Passé une énième portion en secousses fatigante, j'atteins la maison de Nicolas, mon shower, et souffle un grand coup. Il n'est pas encore rentré du travail mais m'a déjà permis de m'installer dans le jardin. Ce sera donc un shower "sauvage" et mon pneu arrière acquiesce en se dégonflant à son tour : je ris jaune. Les réparations sont maintenant plus que nécessaires...

C'est donc sur un emplacement idéal, au milieu du paisible jardin de Nicolas, que je monte le camp après avoir fais sécher les équipements. Mon hôte rentre quelques minutes plus tard et m'ouvre gentiment son local vélo pour que je puisse réparer en toute sérénité. Je passe les 2 heures suivantes les doigts dans les pneus et les jantes. Bilan de l'opération : 2 chambres à air neuves, 1 nouveau fond de jante et des renforts anti-crevaisons. Si avec ça j'ai encore des problèmes, je ne sais pas ce que je ferai... J'espère de tout cœur que ca suffira pour la distance qu'il me reste à parcourir. Je mange ensuite un très bon repas et écris calmement dans la tente. Le soir, je vais prendre une super douche, effectue mon saint rituel puis rentre au chaud dans mon duvet. Juste avant de dormir je publie l'article de la veille.

J'espère que demain sera une agréable journée, marquée sous le signe de la tranquillité, en direction de Dinant.