"Après tous ses kilomètres, sa pluie et son vent mais aussi son soleil, sa douceur et ses paysages à couper le souffle, ma route sur la Vélomaritime prend fin aujourd'hui à Calais"


Ce matin je me réveille à 7h45. J'ai super bien dormi dans la maison d'Eric et Sylvie. J'avais besoin de récupérer après l'étape compliquée d'hier. Le vent et la pluie s'en sont donné à cœur joie et j'espère qu'ils seront moins en forme pour les jours à venir. Je me lave le visage à l'eau chaude puis vais boire mon bol de flocons d'avoine. Le gain d'énergie qu'il me confère est idéal pour entamer cette importante journée : aujourd'hui je terminerai l'EuroVélo 4 ! Après 3 semaines de vélo je vais enfin en voir le bout et prévoir la suite du voyage : j'ai hâte ! Je replie mes sacoches en écoutant 'Spiritual State' de Nujabes, remercie Eric et Sylvie puis charge le vélo. Une fois dehors je remarque directement que le temps est beaucoup mieux que la veille : le ciel est légèrement voilé, il ne pleut pas et une légère brise souffle. Les conditions ont l'air idéales et je décolle à 9h30 pour en découdre avec l'EV4.

Je quitte Wimereux et ce sympathique shower pour faire cap sur la fameuse ville la plus au Nord de mon parcours. Tout d'abord, je roule au milieu des dunes de la Slack. Pédaler autour de tout ce sable est assez dépaysant et je prends mon temps. Après la grosse performance d'hier je veux arriver tout en douceur à Calais. J'atteins le village d'Ambleteuse, au bord de la côte, où les eaux de la Manche sont calmes. Je longe quelques instants les quais avant de replonger à l'intérieur des terres. La piste m'emmène sur une superbe route qui passe à travers les champs et les plaines. Le silence de la nature est apaisant, loin du bruit des voitures. Les alentours sont charmants et je prends des photos du paysage. Ce dernier se compose de maisonnettes au toit rouge, du vert des plaines et du bleu de la mer. Là aussi, j'avance doucement pour contempler les lieux. Passé Wissant, je dois gravir un petit mont perdu en pleine nature. Je mouline alors pendant une quinzaine de minutes sur des dénivelés croissants de 3 à de 10 %. Une fois au sommet je suis bien essoufflé et me repose un moment. Je redescends ensuite rapidement sur Escalles avant de faire face à la plus grosse difficulté du jour. Cette matinée est particulièrement physique mais je suis presque au bout et ne lâche rien.

Je prends mon élan pour franchir consécutivement 3 côtes à plus de 8 %. Durant l'effort je me remémore toute la route parcourue pour en arriver là et je garde la cadence. À force de courage je passe ce nouvel obstacle et atteins un beau point de vue : j'ai en ligne de mire la côte anglaise et plusieurs gros ferries voguant sur l'eau. Calais est désormais à portée de "pédale" et je dois juste redescendre de mon perchoir. Pour autant, la piste ne facilite pas la tâche et je galère pendant 15 longues minutes sur des cailloux, trous et mottes d'herbe. Cette descente est véritablement l'ultime épreuve de l'étape. Arrivé en bas je repique sur la départementale et file en ligne droite à plus de 30 km/h. À 12h j'entre dans Calais et en fini une bonne fois pour toute avec l'EV4 : je suis heureux. Maintenant, place au super repos que j'ai prévu durant 2 jours. Je me dirige d'abord à l'auberge pour prendre ma chambre. La gérante m'informe que des vols de matériel ont été recensés dernièrement et mon vélo a aussi droit à sa chambre. Je déballe calmement mes affaires puis file dans la douche. Je m'achète ensuite un sandwich en ville que je reviens manger à l'auberge. La sieste qui suit est excellente et à mon réveil j'écris les aventures en appréciant le calme et la tranquillité des lieux.

À 16h je sors faire sécher mes équipements encore mouillés de la dernière pluie. C'est très long et j'attends pendant 1h30 au soleil. Je mets ce temps à profit pour écrire l'article de la veille, et une fois mon matériel sec, je fais un petit inventaire des provisions. La suite se déroule au supermarché dans lequel je rachète tout ce dont j'ai besoin. Je sors à 20h du magasin quand il fait nuit. Comme je m'en doutais, les bus ne passent plus à cette heure là et je dois rentrer à pied jusqu'à l'auberge. Ce n'est pas grave et je décide de prendre des forces avant la marche en mangeant un maxi tacos avec des frites. Je rentre ensuite sereinement à l'auberge et commence déjà ma visite de Calais. L'hôtel de ville et son beffroi sont joliment éclairés de jaune et de violet. Un peu plus loin, deux statues représentant Churchill et De Gaulle se tiennent devant une maquette de la France qui change de couleur. Je capture ces belles réalisations nocturnes avec mon portable et continue mon chemin. J'arrive à 21h30 dans ma chambre et range les provisions. J'ai bien calculé mon coup car tout rentre parfaitement dans les sacoches. J'effectue mon saint rituel dans la foulée et publie l'article d'hier. J'use une dernière fois de ma plume sur le carnet avant de me coucher : la nuit va être bonne.

Demain, le vélo laissera place au repos pour une journée très tranquille. J'irai certainement voir un film au cinéma, chose que j'attendais depuis longtemps :)