"Un réveil tardif, peu d'activités au programme, pas mal de temps pour penser et se reposer : tout comme le vélo, ne rien faire a aussi son charme"


Ce matin le réveil sonne à 8h15. Je me lève doucement après cette très bonne nuit de sommeil. L'auberge est silencieuse et j'apprécie le calme des lieux. Je fais ma toilette puis vais petit-déjeuner dans la grande salle de réfectoire. En chemin je croise de nouveau mes meilleurs copains les gendarmes. Depuis que je suis arrivé hier midi ils occupent l'auberge en masse. En écoutant furtivement quelques conversations je comprends qu'ils utilisent les locaux pour valider des sortes de formations. Le nombre important de jeunes recrues me confirme cela. Je passe donc devant eux, sans mot, puis m'assieds à ma table. Je bois un bon chocolat chaud et un verre de jus d'orange accompagnés de 2 tartines de pain, une part de cake et une crêpe. J'étale de la confiture d'abricot sur tous mes aliments avant de tranquillement retourner dans ma chambre. Étant donné que je suis ici pour 2 jours je ne me presse pas car j'ai tout mon temps pour profiter du repos. Après tous ces km passés sur la selle je vais pouvoir correctement recharger mes batteries pour repartir de plus belle.

Je continue la matinée avec une taille de barbe maison : il y en avait besoin car elle était épaisse. Une fois fini je commence à nettoyer les poils qui trainent quand l'évier se bouche : c'est louche. Je joue donc les plombiers et démonte le siphon pour voir ce qu'il en est. Au vu de la crasse que j'observe ça doit bien faire plusieurs mois qu'il n'a pas été nettoyé : pas étonnant que l'eau ne coule plus. Pendant 15 minutes j'astique les différentes parties du conduit qui retrouve une fière allure. Pour une chambre censée être nettoyée aux normes "covid" je ne trouve pas ça très sérieux. J'en toucherai 2 mots à la direction et verrai ce que je peux obtenir. Après le siphon c'est au tour du vélo ! Durant une heure je le passe sous l'eau de l'éponge et enlève les débris de terre et de poussière. Je fais également sécher ma sacoche de matériel de réparation encore pleine d'eau. Je termine par une rapide lubrification de la chaîne et reviens dans ma chambre à midi. Ces activités m'ont donné faim et je mange des chips, un wrap au jambon, un sandwich thon-crudités et des petits gâteaux. C'est excellent et je suis repu pour un bon moment. Je fais suivre ce repas d'une agréable sieste puis prévois l'activité phare du jour : aller voir un film au cinéma. Cette fois, pas question de me faire avoir par les horaires de bus et je choisis une séance en milieu d'après-midi. Je visionne quelques bandes annonces avant de tomber sur celle de "Epicentro", un documentaire racontant la situation post-coloniale de Cuba par des enfants. Le film a l'air très intéressant et ça sera l'occasion d'apprendre de nouvelles choses. La séance est à 16h : j'ai déjà hâte.

Content de cette prévision, j'écris sur le carnet avant d'avoir maman au téléphone. Je lui raconte mes aventures à vélo, dont la pluie de l'avant-veille, et prends des nouvelles des proches. Ils ont la forme et c'est bien là l'essentiel. Je quitte ma chambre à 14h30 et file à la Poste. J'envoie un nouveau colis chez moi dans lequel j'insère des affaires qui ne servent plus : guides vélo, vêtements légers et carnet de voyage plein. Quand je rentrerai à la maison ça sera Noël. Je marche ensuite calmement jusqu'à l'office du tourisme chercher ma carte du Pas de Calais. Un beau soleil éclaire la ville et malgré le fait que je sois dans le Nord, il fait très doux. J'ai quand même mis 3 couches de vêtements car le vent, lui, est frais. Carte en main je me pose au bar d'à côté et me penche rapidement sur le futur tracé. J'ai déjà très envie de découvrir le département via ses petits villages et ses cours d'eau. Je bois un café et file au cinéma situé à deux pas. J'achète mon ticket avant de m'asseoir dans les confortables sièges de la salle. Nous ne sommes que 4 et la séance promet d'être respectée. Le film débute et les lumières s'éteignent. Je plonge directement au cœur de La Havane, ville ayant vu passer de multiples combats et idéaux révolutionnaires au cours des années. Le temps passe vite et après avoir vécu Cuba pendant presque 2 heures, le film se termine doucement en musique. J'ai vraiment adoré ce moment à la fois instructif et reposant au beau milieu de mon périple. Je ressors du cinéma la tête pleine d'images et reprends les affaires.

Il me reste du temps je me rends à Decathlon pour racheter des chambres à air et 2 paires de chaussettes en laine de mérinos. Couplées avec celles que j'ai déjà, je disposerai de 4 paires pour ne plus avoir froid aux pieds. Je rentre ensuite à l'auberge en jonglant habilement avec les différents bus et leurs horaires parfois compliqués. Je fais un petit saut dans ma chambre puis repars aussitôt à la friterie. Je commande un super américain avec un grand cornet. De retour à l'auberge je commence mon festin et me rends compte d'une chose : il y a 15 fois trop de frites. J'ai demandé à la frituriste d'en rajouter quelques-unes dans le sandwich par peur d'avoir encore faim. Résultat, lorsque je l'ouvre je ne le vois même plus. À aucun moment je ne pensais qu'elle mettrait l'équivalent de 3 barquettes dessus. Une chose est sure, dans le Nord ils ne plaisantent pas avec les frites. J'en mange une grosse moitié mais dois malheureusement jeter l'autre. Je garde quand même une barquette en réserve pour le repas de demain midi. Au moins je suis prévenu et je ne ferai pas l'erreur lors de ma prochaine friterie. J'ai donc excessivement bien mangé et appelle mon frère Nicolas. Je discute longtemps avec lui et suis heureux de l'entendre de vive voix. Je le quitte ensuite pour me doucher et faire mon rituel. Finalement, je publie l'article de la veille avant de rejoindre Morphée et son monde merveilleux.

Demain du beau temps est normalement prévu toute la journée. J'irai donc me perdre dans les rues de Calais afin de voir de plus près ses monuments :)