"Encore une journée à pédaler dans le vent"


Comme d'habitude ce matin, je me lève à 6h30. Depuis quelques semaines j'ai pris un bon rythme au réveil et compte m'y tenir. Ce dernier me permet d'avoir suffisamment de temps pour réaliser mes activités de la journée sans me presser. Cette fois, j'ai mieux dormi que la veille en enlevant une épaisseur avant de me coucher. Je me sens donc en forme pour la nouvelle étape qui s'annonce. Le vent souffle toujours autant et je m'habille en conséquence pour marcher jusqu'au sanitaire. C'est un camping 4 étoiles dans lequel je ne trouve pas un seul robinet d'eau chaude : étonnant. Je fais quand même ma petite toilette puis reviens dans ma tente pour boire mon café. Je replie ensuite calmement le campement et suis prêt à partir pour 8h20. Sans transition j'enjambe ma monture et décolle du camping en direction de Pordic.

Je continue la suite de la piste, qui comme toujours, commence en montée. Une fois mes cuisses chaudes je parcours de grandes descentes que j'apprécie particulièrement après ces difficiles trois premiers jours de vélo. Je file enfin à plus de 35 km/h sur un revêtement lisse qui me procure un réel plaisir de pilotage : ça faisait longtemps. Je poursuis mon dévalement quand l'itinéraire tourne brusquement en montée. C'était juste car avec la vitesse j'ai repéré le panneau, au positionnement douteux, au dernier moment. J'entame alors ma première grosse montée du jour. Sans difficulté, je mouline à un rythme correcte et arrive au sommet. J'obtiens ainsi la confirmation que mes jambes ont bien récupérées des efforts d'hier. Je traverse rapidement le village de Tréveneuc et cherche mon chemin à plusieurs reprises. Je plonge ensuite en pleine campagne le long des champs et des fermes. À 9h45, j'atteins St Quay Portrieux et me stoppe devant la mer. Je commande un petit café que je bois en écrivant le récit des aventures. Au bout de 30 minutes, je repars avec pour objectif d'être vers midi à Pordic.

Après un nouveau petit détour, je retrouve le chemin en forte pente qui me fait longer la côte. Ce dernier me conduit non pas sur les rochers mais dans des lotissement où la signalisation est assez brouillonne. J'ai du mal à voir les panneaux qui sont parfois mal placés ou inexistants. À l'entrée de Pordic je dois gravir une nouvelle montagne, cette fois en gravette. Je pousse mon vélo pendant quinze minutes avant de pouvoir à nouveau pédaler. J'arrive alors en ville et fais un mini ravitaillement en fruits et en pain, avant de dénicher un endroit calme pour manger et me ressourcer. C'est le bon moment pour écrire un petit peu et je sors ma plume pour mettre sur papier les aventures. Une fois bien reposé je quitte Pordic et continue la Vélomaritime. Je parcours une portion en gravette assez cool et tombe sur deux cyclos arrêtés au milieu du chemin. Les cyclistes se faisant plus rare sur la côte bretonne, c'est avec plaisir que j'échange un instant avec eux. Originaires de Nantes, ils viennent de quitter St Brieuc et roulent vers Roscoff. Ils me questionnent sur l'état de l'EV4 et m'expliquent que la portion de piste qui suit n'est pas agréable du tout. Je les renseigne sans leur faire peur (il y a quelques montées...) et m'en vais de ce pas vérifier leurs dires. En effet, le tracé passe à côté de la nationale mais j'ai vu pire ! À mon avis, ils ont du se perdre ce qui a rendu l'expérience beaucoup plus éprouvante.

Je poursuis donc ma route jusqu'au village de St Laurent sur Mer revêtu d'un beau pavage avant d'atteindre le niveau de la mer. Après un nouveau pont la piste remonte et j'ajoute un tout nouveau sommet de force 15 % (classique) à mon palmarès. Ce dernier commence doucement mais surement à prendre de l'ampleur sur cette piste bretonne. Bien entendu, je ne précise plus que j'effectue cela en poussant mon vélo, bras et jambes tendus. En-haut, une ancienne tour monte la garde et je ne manque pas de la photographier pour garder un souvenir de cette folle ascension. J'ai les muscles chauds et enchaîne une énième partie en montagnes russes. Cette fois, je reste sur le vélo mais fais une pause fraîcheur au milieu de la montée. Je redescends instantanément pour atteindre les bords de mer au Nord de Langueux. C'est marée basse et je n'aperçois pas la moindre goutte d'eau à l'horizon. Rapidement, je passe au Nord d'Yffiniac et atteins Hillion à 15h30. Je me stoppe ici pour aujourd'hui avec 58 bons km "bretons" dans les jambes. Je cherche alors un coin pour camper dans le secteur. La ville n'est pas très propice à cela et un jeune m'indique deux plages proches avec des aires de camping car. Je fonce à la première qui ne comporte malheureusement aucun bout d'herbe. Par contre, la deuxième est top avec un sanitaire et un petit espace à l'abri du passage juste devant la mer : je vais être bien.

J'installe le camp quand un policier de l'environnement m'interpelle en m'expliquant que je ferai mieux de prévenir la mairie. Je pense que ceci est une fausse bonne idée : si elle dit oui, je ne gagne rien ; si non, je perds mon emplacement. D'un ton décidé, je lui réponds que je ne le ferai pas. Entre nous, il m'emmerde un peu car je ne gêne littéralement personne à cet endroit, si ce n'est les cigales et les criquets. Bref. Il s'en va et je finis mon installation. Je prends ensuite une super douche qui me fait un bien fou puis déguste de succulentes penne au pesto rouge. Mon saint rituel est évidemment au programme et je termine la soirée pile au moment où la pluie commence à tomber. Je file alors dans ma tente pour le reste de la nuit.

Selon les prévisions météo, la journée de demain s'annonce compliquée. Il y aura certainement de la pluie et il va falloir que j'anticipe pour pouvoir crécher à l'abri le soir venu. J'espère quand même atteindre Matignon.