"Après plus de 70 jours, le voyage prend encore de l'ampleur en quittant les frontières françaises pour entrer chez nos amis belges"


Ce matin le réveil sonne à 7h45. J'ai passé une meilleure nuit qu'hier car j'ai eu moins chaud. Je descends me laver le visage puis prends les aliments nécessaires afin de préparer mes sandwichs du midi. En compagnie d'Hélène, je petit-déjeune en buvant une bonne tasse de chocolat chaud accompagnée de tartines de pain maison. La journée d'aujourd'hui est importante car pour la première fois du périple je roulerai par-delà les frontières françaises. Je fais donc le plein d'énergie puis plie rapidement mes sacoches. Au vu de la pluie qui tombe dehors, l'échauffement est primordial et Hélène m'aide à charger le vélo dans le garage. Je la remercie beaucoup pour cet agréable séjour et quitte Leers par ses étroites ruelles.

La route est bien mouillée et je suis prudent. Je repique sur le canal et roule plein Est vers la frontière. Quelques coups de pédale sont suffisants pour la traverser sans la moindre difficulté : ça y est, me voilà en Belgique ! À moi les frites et les bières. Trêve de clichés, je trouve l'entrée du pays assez plaisante en progressant sur une piste dotée d'un revêtement goudronné impeccable. Je mouline comme il se doit pour chauffer les cuisses et avance à bonne allure. Je croise beaucoup d'oiseaux sauvages et aperçois de grandes éoliennes volant au vent. Malgré la fine pluie qui tombe je suis content de me diriger vers de tous nouveaux horizons ici en Belgique. Je navigue grâce à mon tracé de l'EV5 qui m'est d'emblée utile pour changer de rive au moment opportun. Je passe St Léger lorsqu'une averse plus intense commence. Les immenses platanes qui bordent le canal m'offrent un abri précaire contre les gouttes d'eau. Je suis quand même mouillé et poursuis ma route en bifurquant au-dessus d'Escanaffles. Je déboule alors sur une voie verte goudronnée détrempée suite à l'averse de toute à l'heure. Je suis content de voir des panneaux d'indication de l'EV5 qui économisent un peu de ma précieuse batterie. La piste m'emmène au milieu de la campagne belge et les alentours sont charmants. Vers 11h30 j'atteins l'entrée de Renaix et quitte mon tracé pour m'enfoncer au centre-ville.

Je me pose devant la belle église et commande un café. Mon shower de ce soir n'a pas reconfirmé sa disponibilité et je l'appelle. Je n'obtiens pas de réponse et laisse quand même un message sur la boîte vocale. En revanche, c'est confirmé pour les 2 nuits à Bruxelles où je logerai chez Wouter et Margot : ça va être cool. J'écris les aventures calmement avant de rentrer au chaud dans le bar. Je commande des sortes de boulettes de légumes bouillantes que je couple à mon pique-nique. Après ce bon arrêt je repars à 13h30 et continue sur la voie verte. Elle passe en plein cœur de la forêt et mon avancée s'avère compliquée à cause des nombreuses racines occupant le terrain. Certaines font sauter mes sacoches ce qui m'oblige à m'arrêter pour les replacer. Un peu plus loin, j'arrive au niveau de 3 passages compliqués. Dans le premier je dois pousser le vélo en montée sur une longue rigole en pierre. Arrivé au second, c'est en descente que je dois le retenir dans une rigole en bois extrêmement glissante. Le troisième et dernier passage, recouvert de boue et de trous, met à l'épreuve mon équilibre sur terrain instable. Après ces intenses efforts la piste stoppe ses folies et me permet enfin d'avancer à un rythme convenable.

Le repos est de courte durée car il se remet à pleuvoir quelques minutes plus tard. Je pense d'abord qu'il s'agit d'une petite averse. Il n'en est rien quand une pluie diluvienne s'abat au-dessus de moi : cette fois je suis complètement trempé. Malgré le froid et la visibilité réduite je roule entre 25 et 30 km/h. Je veux vite dépasser ce mauvais nuage et sortir du calvaire. C'est seulement au bout de 30 minutes que l'orage prend fin pour laisser place à un beau ciel bleu ensoleillé : la météo est incompréhensible. J'arrive finalement à Grammont après cette éprouvante aprèm de vélo et rappelle mon shower. J'ai enfin une réponse mais elle est négative. Ça ne fait rien et je vais devoir "comme à l'époque" camper sauvage. En premier lieu je vais me réchauffer les pieds et les mains dans une brasserie. J'en profite pour me restaurer en buvant un cappuccino et en dégustant une crêpe au sucre géante. Sans transition, je file à l'emplacement que j'avais repéré en arrivant. Il est grand, sans vis-à-vis et un peu à l'écart : c'est parfait. Je fais sécher mes équipements au soleil et monte tranquillement le camp. Quel plaisir de retrouver ses petites habitudes de campeur ! Je suis heureux d'entrer dans ma maison qui commençait à me manquer. Je me lave les jambes puis exerce mon indétrônable rituel. Je savoure ensuite des succulentes spaghettis à la bolognaise avec un bon bouillon chaud. Le carré de chocolat passe par là et j'écris un grand moment avant de me coucher.

Demain, j'atteindrai la capitale belge et entamerai probablement ma visite de la ville :)