"Jamais deux sans trois : cette journée commence une nouvelle fois avec le méga petit-déjeuner offert"


Ce matin je me lève à 7h15. J'ai retrouvé le confort de mon duvet ce qui m'a permis de passer une bonne nuit. Le vent souffle déjà fort dehors et la journée s'annonce mouvementée. Ce dernier a déjà séché toute l'eau sur ma tente ce qui m'arrange bien. Je range mes affaires après un coup d'eau chaude sur la figure puis rejoins, à 8h00, Françoise et Alain dans la salle à manger. C'est le troisième matin où j'ai le droit à un petit-déjeuner de choix. Je fais donc le plein d'énergie en savourant chaque tartines de pain au lin. Je plie ensuite ma tente, remercie abondamment mes deux bienfaiteurs et m'en vais à 9h15.

D'entrée, je prends le puissant vent d'Est pleine face en avançant au milieu du plateau. Il fait le bonheur des éoliennes que j'admire au loin. La piste est bien indiquée ce qui me facilite la tâche. Je parcours de grandes descentes qui remontent aussi sec : la matinée est assez physique. Autour de Varengeville, je roule sur des terres un peu plus boisées abritant d'immenses propriétés. Les jardins et les maisons à côté desquelles je passe sont à couper le souffle. J'entame une longue montée aux abords de Dieppe et crève subitement à l'arrière : ça faisait longtemps. Après une courte vérification, je m'aperçois qu'un bout de verre est venu transpercer la chambre à air. Je le retire puis répare sans problème avec l'aide de mon matériel et notamment de ma pompe à pied. Je repars au bout de 45 minutes et file à travers Dieppe jusqu'à une terrasse du centre-ville. Il est 11h30 et je profite de cette pause pour déguster un petit café et écrire les aventures. Je regarde aussi la suite du tracé : les montées ont l'air de se calmer ce qui n'est pas plus mal pour mes cuisses. Juste avant de repartir du bar je contrôle la pression des pneus et surprise, l'avant est sous-gonflé ! Ce manque d'air n'est évidemment pas normal et il va falloir que j'examine le pneu de plus près...

Je mange tranquillement au bord de la Manche puis inspecte en détail le pneu avant : je retire un autre bout de verre, plus fin que le premier, venu lui aussi percer la chambre. Décidemment je n'ai vraiment pas de bol aujourd'hui ! À mon avis, j'ai du rouler en même temps sur les deux dans la montée avant Dieppe. Peu importe. Je finis la réparation, installe à nouveau toutes les sacoches sur le vélo et prie les dieux pour qu'il ne m'arrive plus rien aujourd'hui. Je remonte en selle vers 13h30 et file en direction de Bracquemont. La sortie de Dieppe est compliquée car je dois gravir une longue côte à 5 %. La suite de l'étape est heureusement moins coriace mais je dois quand même affronter le vent de face. Lorsque j'arrive à l'éviter en me couchant sur mon vélo la route fait des siennes en montant légèrement. Cette dernière m'emmène au milieu des petits hameaux de campagne et je n'hésite pas à relancer la cadence : je veux être vers Tréport assez vite car à cause des crevaisons je n'ai pas beaucoup roulé ce matin. Passé Biville sur Mer je traverse une grande ligne droite bordée d'éoliennes. Une fois de plus, j'entame un combat acharné contre le vent pour avancer. Je laisse plusieurs forces dans la bataille mais en finis avec cette éprouvante portion.

Sans transition j'atteins Cruel sur Mer et décide de quitter l'EV4 pour m'enfoncer dans les terres jusqu'au village de Flocques. J'active immédiatement mon radar à coin pour camper et en 20 minutes je trouve un emplacement à l'abri de tout vis-à-vis au bord du stade de foot. Il est 16h ce qui me laisse du temps pour monter le camp. Je répare tout d'abord une de mes chambres à air crevé en prenant un un goûter. Je réserve ensuite l'auberge pour Calais dans laquelle je prévois deux jours de repos : ça va être cool. Vient l'heure de manger et dans un excès de maladresse je renverse ma popote : mon bouillon et 1/3 de mon riz sont foutus. Je fais donc preuve d'une extrême prudence lorsque je me reprépare une casserole de semoule avec un nouveau bouillon. L'inévitable rituel passe par là et je prends le temps d'écrire avant de dormir.

J'espère demain arriver sans encombre jusqu'au Crotoy et ainsi quitter la Seine-Maritime pour entrer en Somme.